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Montréal adopte son budget 2023 et la hausse des taxes

budget 2022 Montréal
L'hôtel de ville de Montréal Photo: Josie Desmarais, Archives Métro

Après une journée de débats mouvementés en séance du conseil municipal, l’instance a finalement adopté le budget 2023 de l’administration Plante-Ollivier, entérinant ainsi les hausses de taxes pour les propriétaires montréalais. Le budget a été adopté à 37 votes pour et 22 votes contre.

Les comptes de taxes de 2023 augmenteront bel et bien de 4,1% pour les propriétaires de bâtiments résidentiels et de 2,9% pour les propriétaires d’immeubles non résidentiels. La majorité au conseil, Projet Montréal, a rejeté les trois amendements au budget de l’opposition, Ensemble Montréal.

La séance a été marquée par de vifs échanges entre les deux partis municipaux, suivis d’une remise à l’ordre de la part de la présidente du conseil de ville, Martine Musau Muele. La séance a été interrompue pendant une douzaine de minutes au début, alors qu’on entendait résonner des cris de manifestants. Il se serait agi d’une manifestation pour le définancement du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), selon des informations obtenues par Métro.

«Le poids des taxes est trop lourd pour les contribuables montréalais», dénonce le chef de l’opposition officielle, Aref Salem. Son parti proposait de limiter la hausse des taxes à 2,9% pour les propriétaires montréalais et à 1,9% pour les entreprises, en coupant 35,5 M$ dans le budget, tout en allouant 1 M$ de plus au SPVM et 3 M$ supplémentaires pour les services à l’itinérance. L’amendement sur la limitation de la hausse des taxes a été fustigé par l’administration, et les trois amendements ont été majoritairement rejetés par le conseil municipal.

«Parlez-vous entre vous», a lancé la mairesse de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension alors qu’elle indiquait à Ensemble Montréal que les deux conseillers de son arrondissement avaient voté et aidé à concevoir son budget d’arrondissement, budget que le même parti venait de critiquer.

«C’est ce qui explique la situation [les hausses de taxes] aujourd’hui, on a un manque dans les infrastructures», a justifié Dominique Ollivier, présidente du comité exécutif, en évoquant les coupures faites il y a 10 ans dans le budget municipal. Alan DeSousa venait tout juste d’illustrer sa vision avec ce même budget pour expliquer comment éviter une forte augmentation de taxes.

L’inflation, on n’a jamais vu ça dans la dernière décennie, et pourtant notre administration ne veut laisser personne derrière, on ne coupe dans aucun service.

Dominique Ollivier, présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal

Des accrochages sur la sécurité routière

Si les contestations autour des taux de taxation durent depuis le dévoilement du budget, le sujet de la sécurité routière a été l’invité surprise dans les débats au conseil municipal.

Lors d’une séquence tendue en matinée, Alba Zuniga Ramos a fait un lien entre la mort de Maria, 7 ans, happée à une intersection dangereuse de Ville-Marie et la gestion de l’administration Plante. Une accusation qui n’est pas passée inaperçue auprès de Valérie Plante, qui a souligné que l’opposition était «hypocrite» en rappelant que l’administration Coderre avait favorisé la fluidité du trafic à la sécurité. La mairesse a également signalé que deux conseillers municipaux d’Ensemble Montréal avaient récemment voté contre une saillie de trottoir pour sécuriser une intersection.

Les débats sur la sécurité routière se sont de nouveau immiscés en après-midi dans les débats. Mme Zuniga Ramos a signé et persisté en soutenant que l’administration n’appliquait pas suffisamment sa vision Zéro décès ou blessé grave sur la route.

Lors d’une intervention surprenante, la conseillère municipale s’est portée à la défense des piétons. Elle a ainsi cité Luc Ferrandez, ancien de Projet Montréal, qui soutient que la Ville de Montréal n’en fait pas assez pour apaiser la circulation au centre-ville.

Elle a alors repris l’hypothèse émise par M. Ferrandez, à savoir que des factions au sein du parti municipal ne souhaiteraient pas adopter la «radicalité du Plateau-Mont-Royal» afin de ne pas perdre. Alba Zuniga Ramos a alors critiqué Projet Montréal pour sa «logique électoraliste».

Le Plateau-Mont-Royal est dirigé par Projet Montréal depuis 2009 et non par Ensemble Montréal, le parti d’Alba Zuniga Ramos. Valérie Plante avait dit plus tôt être fière de «plateau-iser» Montréal, car cela voudrait dire améliorer la sécurité routière. À l’intersection où s’est déroulé le drame du décès de Maria, des bollards ont été installés deux jours après l’accident pour créer des saillies de trottoir.

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