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Plusieurs automobilistes se stationnent dans les bandes cyclables, malgré l’interdiction

Photo: Capture d'écran Twitter

Plusieurs automobilistes, et encore plus souvent l’hiver, se stationnent impunément en plein milieu des bandes cyclables. Le problème est depuis longtemps connu des nombreux adeptes de vélo à Montréal et malgré les signalements faits de leur part, la situation persiste et les témoignages pullulent sur les réseaux sociaux.

Bien qu’il soit évidemment illégal de se stationner sur les bandes cyclables en voiture – et de simplement les franchir, d’ailleurs – il arrive que des voitures y demeurent stationnées pendant plus d’une journée, même après que les autorités aient été contactées.

Consciente du risque pour la sécurité qu’engendre ce comportement de certains automobilistes, la ville avait promis d’établir, avant février, un numéro de signalement dédié à ces cas d’entraves à la mobilité. Elle souhaitait ainsi pouvoir intervenir plus rapidement. Mais pour l’instant, rien n’a été fait en ce sens, déplore l’opposition.

«Encore une fois, l’administration Plante laisse tomber ses engagements en matière de sécurité des déplacements. En décembre, elle avait pourtant annoncé que d’ici le mois de février au plus tard, un numéro dédié aux entraves à la mobilité allait être mis en service 24/7. Les citoyens ont raison d’être déçus du manque de proactivité de Projet Montréal», déplore la porte-parole de l’opposition en matière de transport actif, Alba Zúñiga Ramos.

Frustrations partagées

Les témoins, toujours résignés à contacter les autorités qui ne semblent pas proactives sur le sujet, partagent leurs expériences dans des groupes Facebook comme #dansmapiste ou Vélo d’hiver – Montréal. «Il y a aussi la question des véhicules d’urgence qui s’en servent alors qu’ils ne sont pas en opération ou en intervention, comme les ambulanciers qui se servent de la piste Viger devant l’urgence du CHUM pour prendre leur pause, casser la croute, faire un « power nap » et ainsi mettre les usagers vulnérables à risque, ce qui est quand même ironique», partage l’un des membres du dernier groupe.

L’un des témoignages photo, comme il y en a plusieurs par semaine, dans el groupe Facebook Vélo d’hiver – Montréal
Photo: Facebook / Vélo d’hiver – Montréal

L’organisme Vélo Québec attend aussi impatiemment le service de signalement dédié à ce genre de situation. «C’est un problème à longueur d’année sur toutes ces voies qui sont des bandes cyclables et non pas de pistes cyclables», mentionne l’organisme.

La différence entre une bande cyclable et une piste cyclable, c’est une partie de voie publique réservée au véhicule. Si elles peuvent être délimitées par de réelles infrastructures physiques, à Montréal, c’est plus souvent une trace de peinture au sol qui a le rôle de gardienne de la sécurité. De son côté, la piste est une voie spécialement aménagée pour les vélos.

La différence entre une bande cyclable et une piste cyclable
Photo: Secrétariat des initiatives de croissance de l’Ontario, ministère des affaires municipales et Jeangagnon / montage Métro

«La meilleure façon de s’assurer que les voies restent libres, c’est qu’elles soient physiquement protégées», ajoute Vélo Québec.

L’architecte, designer urbain et adepte de vélo Alex Dimas abonde dans le même sens. «Quand on met une ligne au sol, ça ne veut rien dire, ce n’est pas une infrastructure», dit-il. Ce dernier croit que le problème doit se régler à la base. Il est partisan de l’idée que c’est plutôt par un design qui va inconsciemment forcer les gens à adapter leur comportement que par du signalement que les choses changeront. Il se dit prêt à offrir des consultations gratuites à la ville pour qu’elle revoie son aménagement des voies cyclables, lesquelles seraient trop souvent développées par des «ingénieurs» et pas des «architectes».

Les bollards qui sont souvent posés en bordure des bandes cyclables sont, selon lui, insuffisants et témoignent d’une «bonne, mais timide intention» de la part de la ville. «Les bollards sont mis comme une demi-mesure, ça a l’air d’une installation temporaire. Les déneigeurs les arrachent souvent».

«Le vélo s’est certainement amélioré depuis les années 1980», nous dit l’architecte qui fait du vélo à l’année longue et dans plusieurs villes à travers le monde. Toutefois, par la timidité avec laquelle la ville fait ses avancées en matière d’infrastructure cyclables, certaines villes comme «Miami et Calgary commencent à être meilleures pour le vélo que Montréal».

«Ce n’est pas une guerre contre les automobilistes, c’est l’idée de partager l’espace urbain. (…) Chaque personne qui fait du vélo, c’est une voiture de moins dans le trafic», conclut-il.

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