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Les coupures budgétaires de la STM dénoncées

Photo: Josie Desmarais/Métro

Toujours aux prises avec un déficit de 78 M$, la Société de transport de Montréal (STM) a annoncé mardi qu’elle réduirait ses dépenses de 18 M$ en 2023. Des coupures que dénonce le Conseil régional de l’environnement de Montréal, selon qui la STM se tire dans le pied au moment où elle organise sa relance postpandémique.

«C’est sûr qu’on déplore que la STM ait besoin de faire ce genre de report de dépenses et d’exercice de coupure», fait remarquer Blaise Rémillard, responsable de la mobilité au Conseil régional de l’environnement de Montréal.

La société procédera à une réorganisation des horaires et diminuera les heures supplémentaires, ce qui affectera principalement le personnel d’exploitation du métro et les préposés à l’entretien. On reportera également des campagnes de communication et des programmes de formation. Aucun poste ne sera aboli.

Ce faisant, la STM se tire dans le pied, toujours selon Blaise Rémillard. «Retarder des formations et des campagnes de communication n’aura peut-être pas d’impacts à court terme […], mais forcément, c’est [des coupures] qui vont nuire au développement de l’organisation, ainsi qu’au retour et au développement de la clientèle.»

Malgré l’ampleur des changements internes annoncés, l’offre de service pour les usagers ne sera pas davantage affectée, réitère à plusieurs reprises Éric Alan Caldwell, le président du conseil d’administration de la STM, en point de presse mardi. «On est au début d’un niveau cycle avec une reprise économique, une reprise de l’achalandage. La dernière chose qu’il faut, c’est de couper dans les services.»

Pour l’heure, le taux d’achalandage moyen dans les autobus et le métro se situe à 72% du niveau prépandémique. Ce qui représente 3% de gain par rapport à l’automne 2022, soutient la STM. Le niveau de reprise est plus important la fin de semaine, où l’achalandage se chiffre à 85% du niveau pandémique.

L’opposition officielle à l’hôtel de ville n’hésite pas à remettre en doute les affirmations de M. Caldwell. «Clairement, on induit les Montréalais en erreur en leur faisant croire que le plan de réduction de 18 M$ n’aura aucun impact sur l’offre et la qualité du service de la STM», s’est insurgé le chef d’Ensemble Montréal, Aref Salem, dans une déclaration écrite.

Le président du conseil d’administration de la STM, Éric Alan Caldwell. Nicolas Monet/Métro

60 M$ à trouver

«Lorsqu’on a annoncé le budget, on a dit que tout le monde devait faire un effort pour garder le niveau de service, martèle Éric Alan Caldwell. On a fait notre part de chemin.»

Même après ces compressions budgétaires ­­­­­– qui équivalent à un peu plus de 1% du budget annuel de 1,7 G$ – il manque toujours 60 M$ à la STM pour atteindre l’équilibre budgétaire.

«On continue nos discussions avec nos partenaires parce qu’il faut trouver le reste de l’équation», souligne l’élu de premier plan dans l’administration Plante, confiant que la société de transport sera en mesure de trouver de nouvelles sources de financement. 

On a agi sur les dépenses. Là, il faut agir sur les revenus.

Éric Alan Caldwell

La responsabilité de combler le manque de revenus de la STM revient principalement au gouvernement du Québec, souligne également Blaise Rémillard. «Il faut renchérir pour que les transports collectifs soient performants, compétitifs, et qu’il y ait de plus en plus d’usagers», déclare-t-il.

Le porte-parole rappelle que l’ancien ministre des Transports François Bonnardel s’était engagé à agir pour éviter les coupures de services à l’automne 2021. «Dans les faits, il y a une réduction», dénonce-t-il. Rappelons que, en janvier dernier, la STM a mis fin à son service «10 minutes MAX».

Par ailleurs, la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, tiendra une tournée de consultation au mois de mars avec les instances concernées. La ministre espère conclure cette année une entente sur cinq ans afin de pérenniser un financement du transport collectif, dans lequel «chacun fait sa part».

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