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Y a-t-il encore des coyotes à Montréal?

Les signalements de coyotes ont radicalement diminué depuis 2019. Photo: iStock/Tempau

Il y a eu plus de 2000 signalements de coyotes sur l’île de Montréal depuis 2017, selon des données dévoilées par la Ville. Mais alors que les signalements ont explosé entre 2017 et 2019, ils ont beaucoup diminué depuis. Où sont donc passés les coyotes?

Entre septembre 2017 et l’hiver 2019, le nombre de signalements documentés oscille entre 30 et 120 par mois, a indiqué la Ville de Montréal à Métro. Depuis, la moyenne mensuelle de signalements est généralement inférieure à 30 sur l’ensemble du territoire.

La flambée des signalements a été principalement observée autour du parc Frédéric-Back, à la frontière des quartiers Ahuntsic et Saint-Michel. Elle est «attribuable à la présence d’un ou deux individus qui avaient perdu graduellement leur crainte naturelle envers l’être humain et qui ont développé des comportements préoccupants pour la sécurité des citoyens», soutient la Ville de Montréal.

Ainsi, ce sont des changements de comportements d’un ou de quelques coyotes – et pas nécessairement une hausse de la population – qui auraient fait augmenter les signalements. Parallèlement, «l’apparente disparition d’un seul individu devenu très habitué à la présence humaine» aurait mené à la baisse des signalements à l’hiver 2019, ajoute-t-elle.

Beaucoup de coyotes se sont installés au parc Frédéric-Back pendant la période de végétalisation de l’ancien site d’enfouissement, explique le chargé de projet de l’organisme Conservation de la nature Canada, Claude Drolet. Il s’agissait d’un terreau particulièrement fertile, considérant le vaste milieu ouvert en friche et la grande présence de rongeurs.

Une série de cinq morsures de coyotes sur des enfants et des adolescents survenue dans ce secteur en juin 2017 a même poussé la Ville à mettre en place un plan de gestion afin de favoriser la cohabitation entre les Montréalais et ces animaux sauvages.

Au total, 32 cas de personnes mordues par un coyote ont été répertoriés entre 2017 et aujourd’hui. Malgré tout, des 2090 signalements, 1127 correspondent à de simples signes de présence de l’animal, comme des excréments, des traces ou des cris.

Après le boum, retour à l’équilibre

D’autres facteurs sont probablement entrés en jeu, selon Claude Drolet. «Lorsqu’une nouvelle espèce colonise un milieu, il y a souvent un boum de population, puis, après, ça se stabilise», avance-t-il. Les ressources de nourriture – très abondantes initialement – s’amenuisent avec le temps, ce qui pousse les coyotes à se disperser.

«Une partie de la population va aller en exploration pour avoir une nouvelle source alimentaire, et les dominants vont rester sur place», souligne le chargé de projet. Il est donc probable que plusieurs coyotes aient migré à l’extérieur de l’île, et que le nombre total de canidés ait diminué.

La flexibilité du comportement du coyote lui permet de s’adapter à tous les environnements, surtout quand il y a des possibilités de nourriture ou d’abri.

Claude Drolet, chargé de projet de Conservation de la nature Canada

Par ailleurs, considérant les activités nocturnes du coyote, il est possible que le confinement et le couvre-feu aient contribué à la baisse des signalements pendant la pandémie, à partir de mars 2020, ajoute-t-il.

Que fait la Ville quand un coyote est signalé?

Collecte de données, effarouchement pour lui faire réapprendre la peur de l’humain, capture de l’animal problématique: la réaction des autorités dépend de la dangerosité du coyote, explique la Ville.

Le plan de gestion de la Ville établit une gradation reflétant le risque pour la sécurité publique et la perte d’aversion envers les humains de l’animal sauvage pour classifier chaque signalement.

Des campagnes de capture ont été réalisées par l’administration municipale en juin 2017 et en octobre 2017 dans le secteur du parc Frédéric-Back. Douze coyotes ont été déplacés, et cinq ont été euthanasiés, dit la Ville de Montréal.

Quatre coyotes ont aussi été abattus sur place par des policiers ou des agents de protection de la faune, ces derniers jugeant qu’ils «représentaient une menace pour eux ou pour la population», ajoute la Ville.

En 2018, trois autres coyotes ont été euthanasiés par des policiers ou des agents de protection de la faune pour mettre fin à leurs souffrances. Ils étaient très malades ou avaient été blessés lors d’une collision avec un train ou une voiture.

Les coyotes font partie de la faune montréalaise

Le coyote a colonisé l’île de Montréal dans les années 1970, indique la Ville. Ils y ont été attirés par le déboisement associé à l’agriculture et la diminution des loups dans le sud du Québec.

Les cabanons et les garages peuvent leur servir d’abris.

De plus, avec la grande concentration de poubelles, d’écureuils, de rats et de chats, Montréal offre beaucoup de possibilités pour se nourrir, souligne Claude Drolet. «Un coyote va avoir beaucoup plus de difficulté à attraper un chevreuil qu’un chat», illustre le chargé de projet.

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