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Des Haïtiens de Montréal manifestent devant les bureaux de Justin Trudeau

Photo: Jean Numa Goudou/ Métro

Plusieurs centaines de Montréalais d’origine haïtienne ont manifesté devant le bureau de député du premier ministre Justin Trudeau, sur le boulevard Crémazie Est. Les manifestants, menés par le pasteur Wilner Cayo du groupe de pression Debout pour la dignité, étaient munis de pancartes où l’on pouvait lire des slogans comme «Non à l’indifférence canadienne en Haïti».

Leurs revendications se résument en trois points: ils appellent à un appui ponctuel en matière d’armement, de formation et d’équipements à la Police nationale haïtienne (PNH) et à l’armée d’Haïti afin de leur permettre de lutter contre les bandes armées. Les manifestants souhaitent aussi que le Canada sensibilise encore plus la communauté internationale à la cause haïtienne. Et enfin, ils appellent à l’adoption d’une loi canadienne qui empêcherait le transfert de fonds vers des bandits haïtiens.

Rassemblée sous l’autoroute 40 en face des bureaux de Justin Trudeau, la foule a, à un certain moment, investi le boulevard Crémazie sous l’instigation des organisateurs. La police a tenté de faire revenir les manifestants à leur lieu de rassemblement, en vain. La voie de desserte de l’autoroute a été bloquée à cette hauteur pendant une bonne heure.

Intervention militaire ou non?

Des notes plutôt discordantes se sont fait entendre lors de la manifestation, plusieurs personnes exprimant leur opposition à une intervention militaire au pays. «On peut ne pas être d’accord sur tout, mais mettons-nous d’accord sur Haïti», a suggéré à la foule le dirigeant de Debout pour la dignité. En entrevue avec Métro, Wilner Cayo s’est prononcé en faveur d’une intervention.

Je ne suis pas contre une intervention militaire, je suis contre une invasion et une occupation. L’intervention militaire, les gens en ont besoin. Nous sommes contre toute forme d’invasion ou d’occupation, mais nous avons besoin d’une force opérationnelle sur le terrain.

Wilner Cayo, du groupe Debout pour la dignité

Justin Trudeau a jusqu’à présent refusé de prendre la tête d’une force militaire, en dépit de l’insistance des Américains, lesquels lui en ont fait la demande à maintes reprises. Le premier ministre canadien a dit vouloir miser sur les sanctions et les pressions politiques pour résoudre la crise.

Les organisateurs de la manifestation ont indiqué qu’il s’agissait d’un avant-goût et ont promis un rassemblement plus important le 23 avril prochain, devant le bureau de M. Trudeau. Ils projettent même d’aller à Ottawa pour faire entendre leur voix.

Notons qu’Ottawa a déjà adopté des sanctions, notamment économiques, contre 19 personnalités haïtiennes liées aux gangs. En plus d’avoir livré une partie des blindés achetés par Haïti, Justin Trudeau a annoncé, lors de la visite du président américain Joe Biden, une allocation de 100 millions de dollars de plus à la PNH.

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