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Des Haïtiens endettés par le kidnapping manifestent à Montréal

Malgré la pluie, les manifestants ont marché dans les rues de la métropole. Photo: Jean Numa Goudou/ Métro Média

Munis de parapluies et de pardessus, plusieurs centaines de Montréalais d’origine haïtienne ont marché sous une pluie battante avant de se rassembler devant le bureau de député du premier ministre Justin Trudeau dimanche. Parmi eux, des victimes par ricochet du kidnapping en Haïti qui souhaitent qu’Ottawa intervienne militairement pour régler la crise sécuritaire.

Le petit frère du Montréalais Camille Nelson s’est fait enlever il y a quelques mois à Port-au-Prince. Les ravisseurs en sont arrivés à conclure avec la famille une rançon de 25 000 dollars. La somme a finalement été collectée auprès des familles canadiennes et américaines du captif. «J’en ai déboursé moi aussi une bonne partie», témoigne M. Nelson en entrevue avec Métro.

C’était préoccupant, car quelquefois tu paies la rançon et la personne enlevée n’en sort pas vivante. Ils la tuent quand même.

Camille Nelson, un manifestant, devant les bureaux de Justin Trudeau

Un cousin de Ronalde Obas a récemment lui aussi été victime de rapt. Même scénario: la famille, les amis, les connaissances ont fait une quête pour rassembler le butin. La sœur de son cousin, qui vit à Montréal, a emprunté de l’argent afin de sauver la vie de son proche.

«Ma cousine doit aujourd’hui faire des heures supplémentaires à son travail pour rembourser. Elle devait être à la manifestation, mais elle fait actuellement des heures supplémentaires», déplore Ronalde Obas, qui a toujours un frère au pays.

«C’est pour lui que je suis là», dit fièrement celle qui est drapée du bicolore haïtien pour manifester dans les rues et devant les bureaux de M. Justin Trudeau. L’organisateur principal de la manifestation, le pasteur Wilner Cayo, a aidé un membre de son église à Montréal en contribuant à hauteur de plusieurs milliers de dollars pour sauver la vie d’une personne de sa famille.

«Je ne travaille pas pour ces bandits-là, moi», s’exclame celui qui est pour un accompagnement robuste de la police nationale haïtienne (PNH) afin de mater les hors-la-loi. La PNH ne dispose que de 9000 hommes et est sous-équipée.

L’industrie du kidnapping en Haïti paupérise davantage les Haïtiens de la diaspora, qui, selon la Banque mondiale, envoie déjà plus de 4 milliards de dollars chaque année.

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