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Des vêtements pour faire avancer les choses

Il aurait été facile pour Pascal Benaksas-Couture de vivre à l’abri des soucis financiers. Diplômé en administration de HEC Montréal, le jeune homme a frayé avec le marché boursier pendant deux ans. Le jour est pourtant venu où l’argent et le confort n’ont plus suffi à faire oublier toutes les valeurs qu’il avait dû abandonner pour gagner sa vie.

Près de cinq ans après avoir quitté le monde des finances pour intégrer celui de la mode éthique, le Montréalais se dévoue corps et âme pour Oöm Ethikwear, une entreprise spécialisée en création de vêtements éthiques et urbains faits de coton biologique, qu’il a fondée avec son associée, Pascale Clauzier.

«Tout au long de mes études, je savais que je n’étais pas vraiment attiré par le monde des finances, a confié Pascal Benaksas-Couture, qui est responsable du développement des affaires chez Oöm. Mais je voulais comprendre le monde capitaliste. Je me suis rapidement rendu compte que c’était un milieu très inhumain. Après deux ans, je considérais avoir fait un cycle complet. Je suis alors parti pour le Costa Rica.»

Pascal passera six mois à travailler dans les champs aux côtés des producteurs de café qui vivaient alors l’une des pires crises de leur histoire. Ce voyage agira comme un réel déclencheur.

Un rêve qui grandit
De retour au pays, il rencontre Pascale Clauzier. «On avait tous les deux les mêmes valeurs et le même but de créer une ligne de vêtements qui transmettrait des messages positifs, a rappelé M. Benaksas-Couture. On a donc décidé de s’associer. Oöm est né tranquillement.»

Maintenant composée de jupes, de robes, de camisoles, de «hoody» et de vêtements pour bébé, la ligne a longtemps été uniquement faite de t-shirts.
«Pour nous, le t-shirt est un véhicule de communication incroyable, a précisé Pascal Benaksas-Couture. Tout le monde porte des t-shirts sur lesquels sont souvent imprimés des messages, mais la plupart sont vides de sens. Ce qu’on a voulu faire, c’est de provoquer gentiment.»

L’un des premiers concepts commercialisés par Oöm se nommait Peace Diffusion. Il s’agissait d’un t-shirt sur lequel étaient imprimés les cinq continents. Un petit drapeau blanc accroché à une épingle accompagnait le t-shirt. «Les gens pouvaient déplacer le drapeau sur le pays qu’ils souhaitaient en fonction de l’actualité, a indiqué Pascal Benaksas-Couture. Ça créait des discussions vraiment intéressantes.»

Socialement responsable
Oöm Ethikwear ne se contente pas d’alimenter les discussions, elle agit concrètement afin de faire bouger les choses. En plus d’utiliser du coton biologique et équitable pour créer ses modèles, Oöm fait assurer la confection de ses vêtements par différents organismes de réinsertion sociale de la province et remet 2 % de ses profits à des causes telles que Dans la rue, Équiterre et le Club des petits déjeuners.

«Selon nous, une entreprise ne doit pas seulement prendre, elle doit aussi redonner, a souligné Pascal. Notre but n’est pas de faire de l’argent, mais plutôt d’inciter les gens à consommer de façon responsable. Parce qu’il faut se rappeler qu’en arrière de l’étiquette, il y a énormément de choses qu’on ne devrait pas négliger.»

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