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«Reprise inégale» pour le centre-ville de Montréal

Vue du centre-ville de Montréal en été Photo: Josie Desmarais/Archives Métro

«Reprise inégale et parfois faible»: voilà l’état actuel du centre-ville de Montréal établi par la Société de développement commercial (SDC) Montréal centre-ville et l’Institut du développement urbain du Québec (IDU) dans un rapport publié aujourd’hui.

Le dernier portrait du centre-ville a été réalisé à partir des données recueillies par l’entremise d’un sondage web effectué en mars 2023. L’échantillonnage est basé sur les réponses d’un groupe de 1000 répondants qui résident dans la région métropolitaine de Montréal ainsi que celles d’organismes et d’institutions situés dans la métropole.

Le taux d’inoccupation des bureaux toujours en hausse

Le passant qui se promène au centre-ville aura vite une idée du taux d’inoccupation des bureaux par un simple coup d’œil aux fenêtres éclairées de manière disparate dans les hautes tours du centre-ville. Un paysage auquel il faudra encore s’habituer.

Entre les derniers trimestres des années 2021 et 2022, la proportion d’inoccupation est passée de 16,3% à 17,5%. Un phénomène qui serait lié au mode de travail hybride, «adopté plus massivement au centre-ville qu’ailleurs dans la région métropolitaine de Montréal», indique le rapport. Le mercredi, journée où l’affluence est la plus importante, tout juste 61 % des travailleurs du centre-ville se rendent sur leur lieu de travail.

Certaines sociétés semblent penser que l’arrivée d’une nouvelle offre de transport avec le Réseau express métropolitain (REM) attirera au centre-ville un bassin important de personnes qui ne sont pas ou moins bien desservies par les services de transport en commun.

Les entreprises n’envisagent pas de partir

Malgré ce taux d’inoccupation jugé «préoccupant» par les experts de l’étude, une forte proportion des commerçants (87%) souhaitent toutefois garder un espace au centre-ville, quitte à louer des espaces de travail plus petits, mais de meilleure qualité, souligne le directeur général de Montréal centre-ville, Glenn Castanheira.

«C’est une valeur ajoutée pour les entreprises. Être basé au centre-ville, c’est faire partie d’un écosystème de proximité, de recherche, d’innovation et de savoirs», dit-il.

Il cite comme exemple le déménagement récent du siège social de l’entreprise pharmaceutique Novartis Canada de Dorval au centre-ville de Montréal, pour se rapprocher d’une communauté de chercheurs scientifiques.

Il s’agit aussi d’une occasion de s’exposer et de tisser des liens avec une clientèle internationale, qui peut faire rayonner une entreprise au-delà des frontières. Le contexte serait actuellement propice à de telles aspirations, le Palais des congrès ayant accueilli un peu plus d’un demi-million de visiteurs et de participants à des congrès et à des salons en 2022, soit 64,1% de l’affluence prépandémique. Ce chiffre exclut les opérations de vaccination qui s’y sont déroulées.

Plus de piétons qui travaillent, étudient et se divertissent

Une donnée encourageante du rapport concerne «la forte croissante de l’achalandage piéton observé sur les artères du centre-ville».

Ces piétons sont notamment des touristes internationaux. À partir du trafic relevé au quatrième trimestre de 2022 à l’aéroport international Montréal-Trudeau, les passagers internationaux (4,3 M) atteignent un nombre «presque équivalent à celui du quatrième trimestre de 2019» (4,6 M). Ces voyageurs d’affaires ou d’agrément occupent aussi une bonne partie des chambres des hôtels du centre-ville, ce qui a contribué à redynamiser le secteur, lequel est revenu au niveau prépandémique durant la même période. L’autre partie de la clientèle est composée de Québécois aussi en quête de divertissement.

Notons à cet égard que l’achalandage des stations de métro du centre-ville au cours des fins de semaine de l’année 2022 ressemble le plus à celui enregistré en 2019.

Ces piétons sont également des étudiants. L’année dernière, les cours en présence sont «redevenus la norme pour 96%» de la communauté étudiante. Seulement 4% des cours se donnent en ligne, selon le rapport.

Autres données :

  • Déficit de la clientèle : selon le rapport, plus de 50% des répondants adultes de 35 à 64 ans fréquentent moins les restaurants et commerces du centre-ville qu’avant la pandémie. Cette baisse de la clientèle affecterait toutefois moins les lieux culturels.
  • Mises en chantier résidentielles : le rapport note une baisse de 63% des mises en chantier de la part de l’arrondissement de Ville-Marie dans la région métropolitaine de recensement, cette part étant passée de 19% en 2021 à 9% en 2022.

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