La femme derrière le Défi sportif
Le Défi sportif célèbre cette année ses 25 ans. Derrière cet événement, il y a Monique Lefebvre, qui a décidé, au début des années 1980, de mettre sur pied une vaste compétition sportive pour les personnes handicapées.
«Je me disais que, si on se regroupe tout le monde, peut-être qu’on réussirait à attirer l’attention pour démontrer que les personnes handicapées ont du potentiel», évoque la fondatrice du Défi sportif, lors d’une entrevue accordée à Métro.
Aujourd’hui, l’événement accueille plus de 3 000 athlètes. La plupart viennent du Québec, mais une portion non négligeable font le voyage de l’étranger pour participer à cette compétition qui regroupe des athlètes amateurs et professionnels. Treize disciplines sont au programme, dont l’athlétisme, l’escrime, le cyclisme et la natation.
«[Le Défi sportif] demande beaucoup d’efforts et de détermination aux personnes handicapées», affirme Monique Lefebvre. Elle cite l’exemple de la gymnastique rythmique, qui recquiert de la mémoire et de coordination. Ce sport de compétition est pratiqué par des athlètes ayant une déficience intellectuelle. «Et, elles sont très bonnes», lance l’instigatrice de l’événement.
Depuis toujours
Si Monique Lefebvre a fondé le Défi sportif, c’est qu’elle baigne dans l’univers des personnes handicapées depuis toujours. Son père avait été atteint de la polio alors il marchait en clopinant. Malgré son handicap, il était très sportif. «Il a fait partie du premier club de basketball en fauteuil roulant au Canada», relate-t-elle avec fierté.
Sa mère a, quant à elle, été amputée d’un bras. «À l’épicerie, elle recevait des 25 cents parce qu’elle avait juste un bras», raconte-elle.
«Permettre de voir les personnes handicapées comme des personnes d’abord a toujours été mon leitmotiv», ajoute Mme Lefebvre. En plus de fonder le Défi sportif, elle est à la tête d’AlterGo, un regroupement d’organismes qui se préoccupent des loisirs des personnes handicapées.
Une ville plutôt accessible
Même si Montréal a une longueur d’avance sur d’autres villes dans le monde lorsqu’il est question de l’intégration des personnes handicapées, beaucoup de travail reste à faire, selon la fondatrice du Défi sportif. Par exemple, dans la métropole, il n’existe qu’un seul centre sportif pour les personnes handicapées, Viomax. «Notre rêve, c’est qu’il y en ait plusieurs dans la communauté, dit-elle. Il faut convaincre ceux qui ouvrent des centres sportifs d’intégrer les personnes handicapées.»
Le Défi sportif aura lieu de mercredi à dimanche.