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Une activiste lutte contre la vente d’animaux en ligne depuis 10 ans

Photo: GeorgePeters, istock

Les sites de petites annonces sont un terreau fertile pour les «éleveurs crapuleux», croit Barbara La Pointe, une citoyenne qui mène seule une lutte pour règlementer la vente d’animaux sur ces sites depuis 2013, à l’aide d’une pétition. Si quelques petites victoires sont nées de son activisme, elle compte sur l’actuelle consultation publique du Ministère de l’Agriculture des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) qui se termine en septembre pour que des changements structuraux voient le jour.

«Trop d’animaux souffrant de problèmes de santé, souvent en raison des conditions de reproduction et d’élevage, sont vendus sur ces sites, perpétuant des frais de vétérinaires aux nouveaux propriétaires et leur infligeant un stress inutile», affirme Mme La Pointe en entrevue.

Le noyau du problème se trouve dans le fait que la pratique de la vente d’animaux est à peine règlementée. «La bouffe, les loisirs, les soins, tout ça c’est règlementé, mais la vente d’animaux, ça ne l’est pas». Si le gouvernement québécois exige qu’un permis soit détenu par les éleveurs, le règlement ne s’applique que pour ceux qui ont quatorze animaux et plus. De plus, les plateformes d’annonces comme Kijiji «ne vérifient pas si les numéros de permis sont valides», dénonce Barbara La Pointe.

Lentement mais sûrement

Au départ, la cause portée par Mme La Pointe l’a été à la suite d’une entente officieuse avec le conseil de la ville de Mont-Royal. «Je poussais pour que le conseil de Mont-Royal adopte un règlement pour que les animaux vendus dans l’animalerie proviennent de refuges et soient stérilisés. Le conseil a dit que c’était inutile, que de toute façon, les gens vont se retourner vers les annonces classées. Je leur ai dit, occupez-vous de l’animalerie, les annonces classées, je vais m’en occuper», partage la citoyenne et activiste.

Bien que son objectif de rehausser l’encadrement légal de la vente d’animaux sur les plateformes d’annonce classées n’ait pas vu le jour, du progrès pour la cause a été fait depuis 2013, année où la pétition a été lancée. Par exemple, 31 groupes de défenses des droits des animaux soutiennent sa cause, de même que le «PDG de Telus» nous dit Mme La Pointe. «Il ne payera pas d’annonces sur Kijiji tant que Kijiji ne vérifiera pas les permis des vendeurs».

Kijiji a depuis changé ses pratiques, en réaction aux demandes de Mme La Pointe, pour mettre un peu plus de bâtons dans les roues des vendeurs de chiens. «Ils ont imposé des frais accessoires pour un citoyen qui publie une annonce de chien. Ils ont aussi changé le vocabulaire. Ils ont remplacé «à vendre», pour «à adopter»». Si le changement semble un peu «contourner» le problème, Barbara croit que l’actuelle consultation publique de la MAPAQ peut être une bonne occasion d’arriver à de vrais changements. Pour y arriver, elle compte sur les trois demandes qu’elle a effectuées à la MAPAQ et pour lesquelles elle invite les Québécois à manifester leur appui.

Une alternative aux petites annonces

Les demandes formulées par Mme La Pointe, qui a longuement étudié l’enjeu légal de la vente d’animaux, sont les suivantes. Exiger que tous les toutes personnes doivent acquérir un permis pour s’adonner à des activités de reproduction, d’élevage ou commerciales d’animaux. Que le Québec se dote d’un portail de commerce d’animaux réunissant tous les éleveurs accrédités et que la MAPAQ lance une campagne publicitaire pour faire connaître cette plateforme.

Bien qu’elle soit peu connue, le Québec possède déjà une banque de données officielle et publique des éleveurs accrédités qui pourrait se transformer en portail de vente: https://web.mapaq.gouv.qc.ca/bh/etablissements-sous-permis

En 2021, un sondage Léger révélait que pour la première fois, plus de la moitié des Québécois, 52%, étaient propriétaires d’animaux domestiques. On compterait d’ailleurs autour de 3 250 000 petits animaux domestiques dans les ménages de la province.

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