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Les libéraux veulent leur château fort de Papineau

Marie-Luce Pelletier-Legros, Métro

La petite circonscription de Papineau n’aura jamais tant fait parler d’elle au cours d’une élection fédérale.

Le nom de Justin Trudeau n’est sûrement pas étranger au fait que les médias accordent beaucoup d’importance à cette circonscription du nord-est de Montréal. Les adversaires du candidat libéral s’en donnent à cÅ“ur joie pour l’attaquer et ils ne se gênent pas pour revenir sur ses déclarations controversées concernant le bilinguisme et la nation québécoise.

Même les Jeunes Patriotes du Québec sont intervenus en perturbant le lancement de la campagne du fils de l’ancien premier ministre. «Je suis content de voir que les jeunes s’intéressent à la politique», a alors simplement répliqué, comme aurait pu le faire son père, M. Trudeau.

Un nom en héritage
Conscient du fait que son patronyme lui attire aussi bien la sympathie que les railleries et, surtout, l’attention des médias, Justin Trudeau a avoué qu’il avait dû mettre les bouchées doubles.

«Je dois travailler deux fois plus fort pour démontrer aux gens que je mérite cette attention, explique l’ancien professeur de français. Près de 40 % des gens du comté sont francophones, et je passe beaucoup de temps avec eux. Mon défi n’est pas de les convaincre d’être fédéralistes, mais de leur faire comprendre que le comté a besoin d’une voix forte à Ottawa pour faire connaître les enjeux de Papineau sur le plan national.»

La candidature de Justin Trudeau pourrait bien permettre au Parti libéral de reconquérir son château fort. À l’élection de janvier 2006, la circonscription de  Papineau est tombée entre les mains des bloquistes, après un règne libéral de
90 ans. La candidate du Bloc québécois, Vivian Barbot, l’a emporté avec 40,8 %
des voix sur l’ex-ministre libéral Pierre Pettigrew, qui en récolta 38,5 %.

Cette fois-ci, un sondage de La Presse publié en septembre donnait 40 % des intentions de vote aux libéraux, contre 36 % aux bloquistes…

Une lutte à deux
Éternelle optimiste et disposant, selon ses adversaires, d’une armée de bénévoles, sa plus proche rivale, la députée bloquiste sortante Vivian Barbot croit plus que jamais en ses chances de l’emporter, à un peu moins d’une semaine du scrutin.

«Le Parti libéral n’obtient plus les scores qu’il obtenait. Les gens sont satisfaits de
 ce que j’ai fait depuis deux ans. Je ne leur avais fait qu’une seule promesse : être
présente. Et j’ai été très présente», affirme l’ancienne présidente de la Fédération des femmes du Québec.

Députée de la circonscription depuis deux ans, Mme Barbot connaît les dossiers de Papineau sur le bout de ses doigts.  «Et ça prend quelqu’un qui est capable de les véhiculer jusqu’à Ottawa. C’est le rôle du député de faire le pont entre les besoins et les ressources, avance-t-elle. Mais ici, la population a la volonté de se mobiliser pour faire changer les choses. Les réflexions des gens finissent par avoir des répercussions.»

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