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Exclusif: La criminalité a chuté de 30 % dans le métro

Photo: Yves Provencher/Métro

En quatre ans, le niveau de la criminalité dans les stations du métro a chuté de 30 %. C’est ce que révèlent des données préliminaires de l’unité métro du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

L’unité métro souligne sa sixième année d’existence mardi. L’idée derrière l’unité est simple: le fait d’avoir des policiers qui patrouillent en permanence les 64 stations de l’île décourage les comportements inquiétants et les incivilités.

La diminution des infractions et des délits – passés de 1 300 à 900 en 4 ans – n’est pas seulement attribuable aux 116 policiers qui composent l’unité, estime Roger Jr Bélair, chef de section de l’unité métro du SPVM, en entrevue avec Métro. C’est le fruit d’une étroite collaboration avec des intervenants communautaires ainsi qu’avec la Société de transport de Montréal (STM) et ses quelque 55 inspecteurs-patrouilleurs, qui permet une application des règlements du métro. Contrairement aux agents de la STM, les patrouilleurs du SPVM gèrent tous les problèmes liés à la criminalité, précise M. Bélair.

Lorsqu’on demande quelles stations de métro sont les plus dangereuses et exigent une plus grande attention de la part des policiers, impossible d’avoir une réponse. «Question simple, réponse difficile», répond l’inspecteur Bélair. Ce dernier rappelle que le SPVM n’a jamais voulu rendre publics le nombre et la nature des crimes par station de métro.

L’explication systématiquement donnée aux médias est que le risque est trop élevé de causer la «panique» chez les usagers. Pour M. Bélair, le risque est surtout de stigmatiser une station de métro, de lui accoler une «étiquette négative» qui ne correspond pas nécessairement à la réalité du crime, qui est mouvante. «Lorsque les criminels savent que nous avons accru notre présence dans une station, ils se déplacent ailleurs», constate-t-il.

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L’inspecteur conçoit tout de même que les stations de fin de ligne, de correspondance, ainsi que celles situées dans des quartiers plus défavorisés sont des lieux où la probabilité qu’un méfait soit commis est plus élevée. «Nous sommes constamment présents sur ces lieux – souvent vêtus en civil – pour assurer la sécurité», précise-t-il.

Délits et infractions dans le métro

L’unité métro prévoit publier, cet automne, un portrait détaillé de ses activités et de la criminalité dans le réseau. M. Bélair devra déterminer, avec d’autres hauts placés, si le SPVM dévoile ou non les données «sensibles» sur les crimes par station. «C’est une grande réflexion que je viens à peine d’entamer», conclut l’inspecteur Bélair, qui est entré en fonctions il y a deux mois.

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Le contexte particulier du métro

La STM a aidé le SPVM à concevoir un programme de formation pour les policiers appelés à agir dans le contexte particulier du métro, mentionne l’inspecteur Roger Jr Bélair. On retrouve dans le métro des crimes semblables à ce qui se passe à la surface – vente de stupéfiants, taxage, vols d’appareils électroniques –, mais c’est l’environnement clos qui change la donne. Si, par exemple, une altercation a lieu dans un wagon ou sur le quai du métro, à deux ou trois mètres des rails électrifiés, les policiers mettent l’individu rapidement au sol pour l’immobiliser, précise M. Bélair.

Répartition horaire de la criminalité en 2008

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