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«Il faut rendre le transport en commun plus sexy», dit un chauffeur d’autobus

Photo: Copyright Daphne Caron

En gestion, l’approche ascendante consiste à questionner les employés de la base pour formuler des politiques qui répondent vraiment aux besoins de l’organisation. On estime qu’en étant directement sur le terrain, ces travailleurs sont les mieux placés pour cerner les problèmes. Par exemple, on demandera au réparateur de photocopieur comment améliorer la machine plutôt que de chercher des solutions seulement auprès des ingénieurs. Dans le cadre de la présente campagne électorale, nous nous sommes inspiré de cette approche en demandant à des employés de diverses structures de la ville ce dont Montréal aurait besoin selon eux.

Jean-Félix Tremblay est chaffeur d’autobus pour la Société de transport de Montréal.

Quelle est la première chose que vous feriez si vous étiez maire de Montréal?
J’allégerais la bureaucratie. C’est pas normal qu’on ait autant de maires et de conseillers. New York et Toronto sont des plus grosses villes et elles ont moins d’élus.

C’est quoi le problème avec nos routes?
Elles sont mal faites dès le départ! On donne tout le temps le contrat à ceux qui coûtent le moins cher et non à ceux qui le font le mieux. Aussi, il faudrait une meilleure organisation des travaux pour que tout ne soit pas paralysé en même temps.

Qu’est-ce qui inciterait les gens à prendre plus l’autobus?
Que les bus soient climatisés et qu’ils aient accès à plus de voies réservées. Il faut rendre le transport en commun plus sexy.

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Comment le maire pourrait-il améliorer vos conditions de travail?
En mettant des caméras dans tous les autobus. Un chauffeur d’autobus est presque assuré d’être victime d’une agression physique au cours de sa carrière.

Qu’est-ce qui coûte cher au transport en commun?
Les pertes de temps. Parfois, il faut attendre deux ou trois lumières avant de pouvoir sortir notre monde à l’arrêt. Ça crée des retards.

Qu’est-ce qui pourrait améliorer la cohabitation vélo/auto/bus?
Plus de feux de circulation prioritaires pour les autobus. Ça nous éviterait d’avoir à nous battre pour pouvoir sortir d’un arrêt. Et ça aiderait aussi si les vélos empruntaient les pistes cyclables!

Où devrait-on investir?
Agrandir le métro, ça devrait être une priorité. Le métro ne dessert que la ville centre. Dès que t’es dans l’est ou dans l’ouest, t’as pas d’autre option que l’autobus. C’est un gros investissement, mais ça désengorgerait tellement la ville.

De qui Montréal devrait-elle s’inspirer en matière de transport en commun?
De New York. Là-bas, il y a des radars photo pour forcer les automobilistes à respecter les voies réservées aux autobus. Quand les automobilistes empruntent les voies réservées, même si c’est pendant 30 secondes, ça peut mettre ma ligne en retard de deux minutes. Ces petits retards-là font que des passagers manquent leurs correspondances. Les gens ne pensent pas à ça parce qu’ils sont dans leur bulle et ont l’impression d’être seuls au monde!

Les opinions émises dans cette entrevue ne reflètent que la position personnelle du fonctionnaire et non celle de son organisation.

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