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Rapport accablant de la vérificatrice de la Ville de Laval

Photo: Photo TC Media/Mario Beauregard

Manque de vision, absence de reddition de comptes, mauvaise communication entre les différents services municipaux: la vérificatrice générale de la Ville de Laval, Michèle Galipeau, n’y est pas allée de main morte dans son rapport 2013 rendu public mercredi.

«L’année 2013 a été très difficile pour l’administration, a reconnu la vérificatrice générale. La mise sous tutelle a sûrement ralenti le rythme de la ville.»

Au cours des derniers mois, l’équipe de Mme Galipeau a examiné à la loupe la gestion des transactions immobilières, les projets de développement durable, le service 311 ainsi que les contrats en technologie de l’information octroyés sur l’île Jésus. Les mêmes critiques reviennent constamment: les services communiquent peu entre eux, les employés municipaux font peu de reddition de comptes et les politiques adoptées ne sont pas soutenues par des outils de planification.

La situation est particulièrement alarmante en ce qui concerne les transactions immobilières puisque la Ville n’est pas à l’abri de la spéculation et de la corruption. Aucun plan global n’a été élaboré pour déterminer les achats et les ventes de terrains nécessaires et aucun critère n’a été établi pour décider si les transactions doivent se faire de gré à gré ou par appel d’offres, a déploré la vérificatrice générale.

Selon elle, des transactions douteuses pourraient avoir lieu, comme celle de la vente du terrain qui appartient aujourd’hui au concessionnaire automobile BMW. La Ville a vendu ce lot en 2008 à Placements Rizzuto pour 463 000$. Il a été revendu 18 mois plus tard pour 1,6M$. Ces transactions font présentement l’objet d’une enquête de la Sûreté du Québec.

«Il faut un porteur de ballon avec une vision globale et un plan stratégique de la Ville. Dès qu’il y a une demande d’un citoyen, la Ville doit se demander si ça concorde avec sa vision stratégique. On ne voit pas cela en ce moment.»

Michèle Galipeau s’est permise de critiquer la Ville qui a très peu pris en compte ses recommandations en 2013. À peine 28% d’entre elles ont été considérées, contre 50% en 2011 et 2012. L’an passé, la vérificatrice générale avait fait un rapport dévastateur sur la gestion des projets d’infrastructures dont la Ville avait perdu le contrôle au profit des firmes de génie. À ce jour, seulement deux de ses recommandations ont été retenues. «Je trouve que le rythme est plutôt lent», a dit Mme Galipeau.

Le chef d’Action Laval, Jean-Claude Gobé, croit aussi que l’administration de Marc Demers devrait rapidement reprendre les recommandations de la vérification générale en ce qui concerne les infrastructures. «C’est le dossier prioritaire», a-t-il insisté. Le politicien lavallois pense également que les autorités municipales devraient au plus vite se pencher aussi sur les transactions immobilières.

«La seule vision qu’on a actuellement, c’est de mettre fin au désordre. C’est un slogan politique qu’on n’a pas traduit dans l’administration», s’est désolé M. Gobé.

L’administration de Marc Demers entend analyser sérieusement les recommandations de la vérificatrice générale. Le directeur des relations publiques, François Brochu, a toutefois souligné que le Mouvement lavallois n’était pas au pouvoir pendant la période visée par le rapport de de Michèle Galipeau. «Cela n’enlève rien à la pertinence et à la qualité des observations», a-t-il indiqué.

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