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Une famille de Roms qui doit être déportée craint pour sa sécurité

Photo: Yves Provencher/Métro

Une famille rom craint de subir à nouveau des violences néo-nazies et des menaces de mort si elle est déportée en Hongrie, tel que prévu, mercredi prochain.

La famille Nemeth s’est présentée aux médias mercredi midi pour raconter son histoire.

«Personne ne voulait me donner du travail et mes enfants étaient si ostracisés qu’ils ne voulaient plus aller à l’école, a rapporté avec émotion la mère, Anasztazia Szilagyi. En 2011, mon fils Mark a été attaqué à l’école par un groupe de «skinheads» qui l’ont encerclé et l’ont battu.»

Mme Szilagyi a aussi été menacée et battue par des membres de groupes d’extrême droite. Avec son mari Deszo Nemeth et deux de leurs enfants, elle s’est réfugiée au Canada en novembre 2011. Restés en Hongrie, leurs enfants plus âgés Patricia et Deszo Jr ont été attaqués à leur domicile. «La police est venue, mais elle a déclarée que ce n’était pas une véritable menace», a déploré Mme Szilagyi.

Contrairement à la demande d’asile de la première partie de la famille, celle de Patricia et Deszo été acceptée. Le traitement différentiel des deux demandes, qui relataient des histoires similaires, démontre le caractère arbitraire des décisions relatives aux demandes d’asile, selon leur avocat Éric Taillefer. «Anasztasia et son mari ont eu la malchance de tomber sur une commissaire à l’immigration qui a l’un des plus bas taux d’acceptation des demandes, alors que celui qui a entendu Patricia et Deszo Jr a analysé la documentation qui démontre que la Hongrie n’est pas sécuritaire pour les Roms», a de son côté analysé Mary Foster, membre de l’organisme Solidarité Sans Frontières.

Des milliers de Roms ont été déportés du Canada vers la Hongrie depuis que ce pays est sur la liste des pays dit «sûrs», établie en 2012 par le gouvernement fédéral, estime Dafina Savic, directrice du centre communautaire Romanipe, un organisme d’aide aux Roms basé à Montréal. Or, selon plusieurs rapports, la Hongrie serait loin d’être sécuritaire pour les membres de cette communauté.

Le Centre européen des droits des Roms a rapporté 61 attaques violentes envers les Roms entre 2008 et 2012, certains incluant des grenades et des cocktails molotov, ayant mené à la mort de sept adultes et deux enfants. Un rapport du Harvard School of Public Health souligne que la réponse du gouvernement hongrois pour les protéger est inadéquate.

La famille espère obtenir un sursis de la Cour fédérale mardi afin de pouvoir rester au pays au moins jusqu’à l’examen des risques avant renvoi, auquel elle pourrait avoir droit en 2016.

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