Sainte-Anne-de-Bellevue : un nouveau projet domiciliaire au nord de la 40
Le paysage du secteur Nord de Ste-Anne-de-Bellevue pourrait changer avec l’arrivée de 350 à 400 nouvelles maisons d’ici 2030. Les taxes de la municipalité de l’ouest de l’île pourraient ainsi augmenter de 50 %, selon les données présentées mercredi dernier à l’hôtel de ville.
Le nouveau quartier comprendrait des zones résidentielles, mais également commerciales et industrielles qui pourraient générer environ 3,5 M$ en revenus.
Le plan de développement 2016-2030, basé sur une multitude d’études environnementales, économiques et de transport, prévoit l’urbanisation de 57,5 % des 93 hectares de terrain disponibles du secteur Nord.
Plus du tiers seront protégés. Quelque 40 hectares sont jugés non propices au développement ou classés à haute incidence écologique pour l’écoterritoire Rivière à l’Orme, bordé par Kirkland à l’Est et Angell Woods à Beaconsfield au Sud.
Selon la mairesse de Sainte-Anne-de-Bellevue, Paola Hawa, il s’agit du meilleur compromis entre le développement et la protection de l’ensemble du secteur.
«Il n’y a rien de parfait. Notre décision est basée sur des paramètres vérifiés. Je pense qu’il faut faire preuve de gros bon sens. Il est possible de faire des ententes qui vont assurer le maintien de la qualité de vie à Sainte-Anne-de-Bellevue», soutient la mairesse, en poste depuis novembre 2013.
À ce stade-ci toutefois, il ne s’agit que des grandes lignes du projet en vue d’une vaste consultation publique. Cinq ateliers sont prévus d’ici le 18 juin pour recueillir les idées et l’opinion des résidents. Au terme du processus, un plan d’urbanisation plus précis sera ensuite présenté par la Ville dans les prochains mois et soumis à approbation des citoyens.
«Si les résidents nous disent ‘vous n’avez rien compris de ce qu’on voulait’, nous recommencerons, même si cela signifie retourner à la table à dessin à trois ou quatre reprises. Nous cherchons un consensus», explique Mme Hawa.
Développement économique
L’activité industrielle du nouveau développement serait limitée à des PME dans le secteur Nord. «Nous allons prioriser ceux qui ont des pratiques durables», affirme la mairesse.
Le pôle commercial devra quant à lui en être un de proximité, accessible autant par les résidents que les travailleurs.
On compte environ 650 travailleurs présentement. Selon les projections de la Ville, environ 2 000 pourraient œuvrer dans le secteur d’ici 2030.
Si tout va comme prévu, les élus estiment que le développement résidentiel et commercial générerait des taxes de l’ordre de 348,6 M$ d’ici 2030. Par le fait même, cela rapporterait quelque 3,5 M$ de revenus supplémentaires à la Ville.
Avec des sommes aussi importantes en jeu, Paola Hawa estime qu’il est essentiel de prendre des décisions réfléchies.
«La dernière chose que je veux, c’est qu’on précipite nos décisions en pensant qu’on va s’enrichir. Il faut éviter que dans 10 ou 15 ans, la Ville dépense plus que ça ne lui rapporte», dit-elle.
Terrains controversés
Ce n’est pas la première fois qu’il est question d’un développement immobilier au nord de l’autoroute 40. Il y a quelques années, le maire Bill Tierney avait déjà évoqué cette possibilité, mais il s’était buté aux groupes environnementaux, à la Division des parcs de la Ville de Montréal et même, au gouvernement du Québec.
En 2011, Québec a acheté 31 hectares du territoire de la Rivière à l’Orme. Trois ans plus tard, Montréal a fait l’acquisition de 10 acres de terre pour bonifier le parc nature.
Le reste des terrains au nord du Chemin Sainte-Marie sont des propriétés privées. Un moratoire sur tout développement immobilier est toujours en vigueur.
Le fait que ce territoire représente le plus grand des trois derniers grands espaces verts disponibles a été considéré par Urbaniste-Conseil, la firme de consultants qui a fait partie des sept groupes qui ont mené les différentes études d’impact.
Des promoteurs souhaiteraient également ériger des développements résidentiel et commercial dans Angell Woods et Pierrefonds Ouest.