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Parcs Jeanne-Mance et Mont-Royal: 83 arrestations pour trafic de stupéfiants en 6 ans

Photo: Yves Proencher/Metro

EXCLUSIF logoLe nombre annuel d’arrestations pour trafic de stupéfiants, dans les parcs Jeanne-Mance et Mont-Royal a connu une nette diminution. De 29 suspects appréhendés en 2010, il est passé à 14 en 2014.

Selon des données obtenues en exclusivité par TC Media, un total de 83 arrestations ont été effectués dans les six dernières années, incluant la première moitié de 2015. De ce nombre, 76% ont été effectuées au parc Jeanne-Mance.

En 2010 et 2011, le nombre d’arrestations y a atteint son paroxysme. Pendant ces deux années seulement, 45 personnes ont été arrêtées, soit la moitié de toutes les arrestations qui ont été faites depuis 2010, dans les deux parcs combinés. L’an dernier, il n’y en a eu que 14.

Au parc du Mont-Royal durant la même période, il y a eu une légère augmentation du nombre d’arrestations, passant de deux en 2010 à cinq pour la première moitié de 2015.

Diminution à Jeanne-Mance
Selon le commandant du poste de quartier 38 du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Christian Cloutier, le trafic de stupéfiants serait en diminution dans le parc Jeanne-Mance, ce qui expliquerait la baisse significative du nombre d’arrestations.

«La problématique était plus majeure en 2010 et 2011. On observe une diminution du phénomène sur le territoire du parc Jeanne-Mance. Je ne suis toutefois pas surpris du faible nombre d’arrestations dans le parc du Mont-Royal, car par le passé, ce n’était pas la priorité de Ville-Marie, qui est un poste de quartier très occupé», indique le commandant Cloutier du SPVM.

Stratagème complexe
Les trafiquants rivalisent d’ingéniosité pour déjouer les policiers, en utilisant le mont Royal à leur avantage.

«Les revendeurs utilisent un stratagème complexe. Le vendeur est en bas de la montagne, dans le parc Jeanne-Mance, par exemple, prend la commande du client. Il fait ensuite signe à un complice, un peu plus haut sur la montagne, qui à son tour fait signe à un autre complice encore plus haut, qui est près des stupéfiants, enterrés dans le mont Royal», relate le commandant du poste de quartier (PDQ) 38, Christian Cloutier.

Ce processus complexifie la tâche des policiers qui tentent de faire des arrestations. L’objectif de ce stratagème est d’éviter d’être attrapé en possession d’une grande quantité de stupéfiants. «Ils sont plus difficiles à prendre sur le fait», précise le commandant Cloutier.

Les journées de beaux temps, lorsque les parcs sont bondés, le travail des policiers est plus compliqué. «Le dimanche après-midi, lors des tam-tams, ils sont très difficiles à attraper, car la foule est très dense et compacte», explique M. Cloutier.

Phénomène connu
Du côté des élus, on est conscient de la problématique. «Ce n’est pas surprenant qu’il y ait eu ce nombre d’arrestations. C’est d’ailleurs rassurant de voir que les policiers réussissent à les épingler. Les citoyens du secteur nous parlent constamment de cette problématique et nous en discutons aussi beaucoup avec les policiers», mentionne la conseillère du district Jeanne-Mance, Christine Gosselin.

L’élue souligne que tout est mis en œuvre, dans la mesure du possible, pour diminuer de type de nuisances. «Lorsque nous pouvons changer le mobilier urbain pour enrayer la problématique, nous le faisons. Animer l’espace, c’est aussi une stratégie qui fonctionne avec les trafiquants. C’est ce qui s’est passé avec le chalet du parc La Fontaine. Depuis qu’il a été rénové et que nous y organisons des activités, nous n’avons plus de problème de trafic à cet endroit», indique Mme Gosselin.

Accusations retenues
Une fois appréhendés par les policiers, les suspects se sont vus accusés de trafic de substances ou de possession de substances en vue d’en faire le trafic. Dans la vaste majorité des cas, les accusations ont été retenues. À preuve, 90% des individus interceptés au parc du Mont-Royal ont été formellement accusés. C’est 88% des accusations qui ont été maintenues dans le cas des arrestations au parc Jeanne-Mance.
Les données fournies par le SPVM ne permettent pas de savoir si les individus arrêtés sont des récidivistes.

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