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Sensibilisation à l’homosexualité dans les résidences pour personnes âgées

Photo: Collaboration spéciale

Dans le cadre d’un nouveau projet du GRIS-Montréal, des bénévoles démystifieront l’homosexualité dans les résidences pour personnes âgées.

L’organisme de sensibilisation, qui œuvre depuis 21 ans dans les écoles, a présenté ce projet mercredi matin lors du lancement de sa campagne annuelle de financement.

«On préconise la méthode du témoignage, comme dans les écoles. Deux intervenants, un homme et une femme homosexuels ou bisexuels, se présentent brièvement devant l’auditoire. Par la suite, ils répondent à toutes les questions du groupe en se basant sur leurs expériences personnelles», a expliqué David E. Platts, président du GRIS.

Ces activités permettraient de réduire l’isolement des nombreux aînés qui sont dans le placard. «La majorité des personnes LGBT (lesbiennes, gais, bisexuels et trans) dans les centres pour personnes âgées cachent leur orientation sexuelle, a affirmé Bill Ryan, professeur adjoint à l’École de travail social de l’Université McGill, qui étudie la question depuis une vingtaine d’années. Ils craignent les réactions négatives. Beaucoup portent encore des cicatrices de l’époque où l’homosexualité était considérée comme une maladie.»

Le manque de sensibilisation des divers intervenants et des autres résidents, qui ne se rendraient pas compte de leur présence, contribuerait à l’angoisse des aînés LGBT. «Plus que de l’homophobie agressive, on voit de l’hétérosexisme, c’est-à-dire qu’on présume que tout le monde est hétéro jusqu’à preuve du contraire, a souligné M. Ryan. On demande de l’information sur votre «conjointe» alors que vous avez un «conjoint». On entend des blagues homophobes.»

Selon M. Ryan, les aînés LGBT seraient par ailleurs plus à risques d’être malades car ils consultent moins rapidement les ressources en santé, ayant peur de se faire poser des questions personnelles par le personnel de soins. Ils tarderaient à entrer dans des résidences spécialisées.

Les cinq ou six séances du GRIS qui ont eu lieu depuis quelques mois auprès de groupes de personnes âgées se sont très bien déroulées, estime M. Platts, les participants prenant activement part aux discussions. Le GRIS prévoit au moins une vingtaine de rencontres lors de la prochaine année, dans des centres communautaires, divers regroupements de gens de l’âge d’or et des résidences. Certains directeurs de résidences seraient toutefois réfractaires. «Certains disent que l’orientation sexuelle n’est pas importante ou que leurs résidents ne sont pas intéressés», a noté M. Platts.

Le GRIS-Montréal s’est fixé comme objectif de récolter 200 000$ avec sa campagne annuelle pour financer ses activités en 2016. Sur un budget de 500 000$, environ le quart provient de financement public, alors que le reste vient de fonds privés. En 2014-2015, 229 bénévoles ont rencontré 28 000 jeunes.

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