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Inquiétudes sur l’ouverture des frontières pour le Forum social mondial de Montréal

Photo: Getty Images/iStockphoto

À Montréal en août 2016, le Forum social mondial (FSM) aura lieu pour la première fois dans un pays dit du «nord». Les potentielles difficultés d’obtention d’un visa d’entrée au Canada pourraient stimuler le débat sur fermeture des frontières, croient les organisateurs.

Entre 50 000 et 80 000 personnes, dont 20% venant de l’étranger, sont attendues au centre-ville de Montréal pour discuter de moyens d’action face à diverses problématiques sociales, environnementales et économiques. Or, les organisateurs de cette douzième édition du FSM craignent que les embûches pour obtenir un visa d’entrée n’empêchent certaines de ces personnes d’y participer.

«C’est une inquiétude soulevée par beaucoup de groupes, a souligné dimanche Raphaël Canet, l’un des co-coordonnateurs du Collectif du FSM 2016. Le “nord forteresse” fait peur. Tant mieux si ça ouvre un débat sur la fermeture des frontières.» Le collectif, soutenu par plus de 150 organismes québécois et internationaux, envisage d’approcher le prochain gouvernement fédéral pour lui demander de mettre en place des mesures spéciales qui pourraient faciliter l’entrée de ces personnes.

Parmi les autres thèmes qui seront abordés dans les 1500 ateliers, conférences et activités artistiques, l’environnement risque d’être marquant, selon Melissa Mollen Dupuis, co-initiatrice du mouvement Idle No More. «Le forum a cette importante mission d’éduquer la population et de donner le micro à ceux qu’on n’entend pas souvent, comme les Premières Nations», a estimé Mme Mollen Dupuis.

La Ville de Montréal soutient l’initiative avec enthousiasme, a indiqué Monique Vallée, membre du comité exécutif. Le partenariat avec le FSM n’est toutefois pas encore ficelé. «Il n’y a rien de déterminé, mais on imagine qu’il va y avoir des services à déployer», a commenté Mme Vallée.

«Nous comptons créer un territoire social dans le centre-ville, où les gens vont circuler pendant le forum et assister à la programmation culturelle. Ça implique une occupation de l’espace public, peut-être une utilisation de scènes extérieures», a pour sa part expliqué M. Canet.

L’Université du Québec à Montréal a déjà annoncé sa volonté de fournir des centaines de locaux pour la tenue des activités.

Le FSM a été fondé au Brésil en 2001 avec l’objectif d’impliquer la société civile, par la discussion et le partage d’expériences, dans la recherche de solutions concrètes aux enjeux qui la touchent. Selon Chico Whitaker, cofondateur du FSM, Montréal a été choisie pour la solidité du Collectif ayant soumis sa candidature.

M. Canet invite tous les citoyens à y participer. «Si vous êtes insatisfaits de certains aspects du monde dans lequel vous vivez, venez! C’est une manière de faire bouger les choses», a-t-il lancé.

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