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Montréal-Nord, un arrondissement plus «calme» selon la police

Photo: Archives TC Media

Après une série d’évènements meurtriers l’été dernier, Montréal-Nord traverse une période plus «calme» selon Jonathan Martel, le commandant du PDQ 39. Ce dernier veut continuer d’améliorer les relations entre les forces de l’ordre et les jeunes de l’arrondissement.

Agressions multiples à l’arme blanche en juillet, bagarres en séries, deux hommes abattus dans une voiture en septembre, un autre qui succombe de ses blessures quelques jours plus tard: l’été et le début de l’automne derniers furent sanglants à Montréal-Nord. Au point qu’Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers de Montréal, employait alors le mot de «guerre» pour décrire une «situation explosive».

Mais quatre mois après ces derniers meurtres, l’arrondissement traverse une période sans heurts. Alors que des enquêtes concernant ces incidents sont toujours en cours, le commandant du PDQ 39 se montre rassurant.

«C’est une certitude, on travaille vraiment dans la bonne direction, explique Jonathan Martel. Ce calme, les agents communautaires, les patrouilleurs à pied et moi, nous le ressentons. Mais on n’écarte pas qu’il n’y aura pas, à l’avenir, une série d’incidents.»

Des groupes criminels en mouvance
Pour trouver une explication à ce redoux criminel, il faut remonter à l’arrestation de plusieurs têtes dirigeantes liées aux gangs de rue fin 2015. Ces incarcérations auraient perturbé le crime organisé qui sévissait à Montréal-Nord et sur l’ensemble de l’île.

«Maintenant, les groupes sont en mouvance, en changement, poursuit M. Martel. Ces crimes d’opportunité peuvent se dérouler dans n’importe quel territoire. Demain à Montréal-Nord, le lendemain à Brossard puis à Mascouche.»

La série d’incidents l’été dernier était exceptionnelle mais ponctuelle. Nous n’avions jamais eu ça ces dernières années. Depuis, tout est revenu à la normale. Le nombre d’appel que reçoit le PDQ 39 est identique.»
Jonathan Martel, commandant du PDQ 39

«Certains groupes tentent de prendre du galon et le pouvoir, notamment après l’arrestation des motards, décrit le commandant. Ils essayent de profiter de cette transition. C’est pour cela qu’il y a eu une série de conflits dans plusieurs arrondissements.»

Créer des liens avec les jeunes
Membre du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) depuis près de 20 ans, Jonathan Martel, qui a enfilé ses habits de commandant fin août 2015 après un premier passage à Montréal-Nord entre 2008 et 2013, s’est fixé une mission prioritaire: le rapprochement du PDQ 39 avec les jeunes.

«Derrière les uniformes, il y a des humains, assure-t-il. On veut créer des liens avec eux, que les habitants de l’arrondissement se réapproprient les parcs, les lieux publics et qu’ils n’aient pas peur de discuter avec des policiers.»

Alors qu’un sondage paru en décembre dernier révélait que 8 Nord-montréalais sur 10 se sentent en sécurité dans leur arrondissement, M. Martel souhaite poursuivre les initiatives d’information.

«On veut contribuer à changer l’image négative que l’on peut avoir de Montréal-Nord. Nous devons être transparent, faire connaître nos actions, parler de nos réalisations, rassurer nos citoyens et les commerce. Il faut montrer qu’il y a plein de belles choses qui se font ici. La police n’est pas là uniquement pour la répression.»

«Le résultat de ce sondage, c’est un succès collectif, indique le commandant. Tout le monde, nos partenaires, les écoles, les organismes, veulent une meilleure sécurité publique. À nous de faire accepter, sainement, l’autorité et faire comprendre aux jeunes que les policiers interviennent sur les comportements et non sur les individus.»

L’affaire Gilles Deguire «ébranle la communauté policière»
Alors qu’il ne souhaite pas se prononcer sur les faits reprochés à l’ex-maire démissionnaire de Montréal-Nord accusé d’agression sexuelle et d’attouchements sur une mineure, le commandant Martel reconnaît que cette affaire qui concerne un ex-membre des forces de l’ordre «ébranle la communauté policière».

Policier de 1969 à 1999, principalement dans le secteur de Montréal-Nord, Gilles Deguire avait travaillé auprès de Police-Jeunesse, en tant qu’enquêteur en matière de crimes sexuels.

«Plus de 99% des policiers sont fiers de leur travail et de ce que nous faisons, clame Jonathan Martel. Beaucoup travaillent très fort, depuis 10 ou 20 ans, ici, à Montréal-Nord. Forcément, on est touché car on fait tout pour donner une autre image à la police. Mais je ne pense pas que celle-ci soit ternie ni qu’un lien de confiance avec la population ait été brisé. Cela s’est passé après sa carrière de policier.»

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