Soutenez

Les incivilités en hausse dans le métro

Photo: Josie Desmarais/Métro

Les incivilités de nature sexuelle sont en hausse dans le réseau du métro. Les services policiers de Laval, Longueuil et Montréal encouragent ainsi les victimes à dénoncer leur agresseur dans une campagne de sensibilisation qui a été lancée mardi.

«Ce sont des crimes d’opportunité, a expliqué l’inspecteur et chef de la section métro du Service de police de la Ville de Montréal, Carole Lalonde. Il y a plusieurs personnes qui sont regroupées. C’est là que vont survenir les attouchements. D’autres vont montrer leurs parties intimes.»

En 2015, 30 plaintes d’attouchements sexuels ont été rapportées aux policiers, en plus de 35 plaintes d’exhibitionnisme. Depuis le début de l’année, les policiers ont déjà reçu dix plaintes d’attouchements sexuels et dix autres d’exhibitionnisme. La majorité des victimes sont des femmes et ces crimes se produisent généralement pendant les heures de pointe, a indiqué le SPVM.

Annie (prénom fictif) a été victime à deux reprises de ces «frotteurs». La dernière fois, c’était il y a un ou deux mois. «On était serré dans le métro, a-t-elle raconté. Il était derrière moi et il s’est collé le machin sur mes fesses. J’essayais de me décoller, mais j’avais tout le temps l’impression qu’il me suivait.»

«Au début, tu ne sais pas trop, a-t-elle poursuivi. Tu ne veux pas faire une scène. Tu te demandes si c’est toi qui pense cela. Mais un moment donné, tu réalises que non. Il est en train d’avoir une érection. Je suis restée bête. Je n’ai pas réagi.»

Après quelques stations de métro, l’agresseur a quitté le métro. Dépassée par les événements, Annie n’a pas pensé porter plainte à la police. De toute façon, s’est-elle dit, elle n’avait pas une bonne description de son agresseur. Elle entend porter attention si cela se reproduit.

«Souvent, les suspects commettent plusieurs de ces gestes d’inconduite en toute impunité parce que les gens ne portent pas plainte, a dit la chef de la section métro. On voit les gens dénoncer sur les médias sociaux, mais on souhaite qu’ils le fassent de façon officielle. Il y a tellement de caméras dans le métro. Avec une bonne description, on peut ouvrir une enquête.»

La policière a indiqué que les victimes peuvent demander de l’aide auprès de l’un des 132 policiers de la section métro ou l’un des 50 inspecteurs de la Société de transport de Montréal.

«Il ne s’agit pas nécessairement de confronter le suspect, a ajouté la chef de la section métro du SPVM. Un témoin peut simplement venir s’asseoir près de la dame et lui demande si elle a besoin d’aide. Juste cela, ça peut décourager l’agresseur.»

Comme conseil de prévention, Carole Lalonde suggère aux usagers du transport en commun «d’être conscient de leur environnement et de ne pas hésiter à se déplacer».

Le Regroupement québécois des centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) a salué l’initiative des services policiers, arguant qu’il n’y a pas assez de campagne de sensibilisation du genre au Québec. «Ces gestes inacceptables doivent être dénoncés», a insisté la porte-parole du regroupement, Nathalie Duhamel.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.