Soutenez

«La corruption et la collusion, c’est comme la mauvaise herbe», selon l’inspecteur général

Photo: Archives Métro

Le nombre d’enquêtes menées par le Bureau de l’inspecteur général de la Ville de Montréal devrait augmenter en 2016. Une journée après le dépôt de son deuxième rapport annuel, Me Gallant livre ses impressions sur la corruption et la collusion dans les contrats municipaux.

De quel dossier êtes-vous le plus fier et comment avez-vous procédé?
Le dossier de la collusion dans les contrats de déneigement. On est parti des constats du vérificateur général qui soulignaient la possible collusion entre fournisseurs pour se répartir illégalement les contrats et on a investigué, car contrairement au vérificateur général, on a des pouvoirs d’enquête plus importants. À partir de la quinzaine de signalements reçus, on a rencontré près de 100 témoins dont la majorité des entrepreneurs concernés. C’était un peu déroutant, car même s’ils refusaient d’admettre pratiquer le trucage des contrats, ce qu’ils décrivaient correspondait à cela. Le dossier est désormais au niveau du Bureau de la concurrence du Canada qui veillera à faire le suivi en fonction de ses lois. De notre côté on a fait nos recommandations à la Ville pour rapatrier l’octroi des contrats et on a fait annuler cet hiver un contrat pour cause de sous-traitance illégale.

Le nombre d’enquêtes en cours est passé de 89, à la fin de l’année 2014 à 130, en 2015, et pourtant vous n’avez dépensé que 75% de votre budget de 5,5M$, n’y a-t-il pas une contradiction?
Notre Bureau a été créé en février 2014 et je n’ai comblé tous mes postes qu’en janvier dernier parce que je veux embaucher la meilleure personne à chaque poste. Alors on devrait atteindre notre vitesse de croisière cette année.

Le cadre congédié pour avoir tenté de favoriser un ami pour l’obtention d’un contrat à la vue de ses employés, qu’est-ce que ça dit sur la culture d’impunité à la Ville?
Je ne généraliserai pas cela à l’administration municipale au complet, mais dans son cas, c’est un sérieux manque de jugement. Ceci dit, la corruption ou la collusion, c’est comme la mauvaise herbe, si on n’y fait pas attention régulièrement, ça repousse tout le temps.

Pourquoi ne pas avoir dévoilé son nom alors qu’un employé fraudeur de la STM est nommé dans votre rapport?
Attention, dans le cas de l’employé de la STM, il a été accusé et condamné alors c’est public. Dans le cas du chef de division de la Ville, la personne n’a jusqu’ici été que congédiée. Ceci dit, est-ce que j’ai péché par prudence, OUI, mais c’est pour protéger les sources avant tout

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.