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Une pharmacie nouveau genre

Photo: Collaboration spéciale

Deux jeunes pharmaciens montréalais lancent aujourd’hui une pharmacie nouveau genre, censée réduire les coûts des médicaments et les déplacements effectués par les patients.

Leur commerce, situé sur la rue Louvain, a davantage l’air d’une startup hipster que d’une pharmacie. Aucune chance d’y trouver du dentifrice ou du savon. C’est que la majorité de leurs produits, exclusivement des médicaments sur ordonnance, sont livrés par la poste partout au Québec dans un délai de 24 à 48 heures.

«Nos clients pourront rester avec nous, même au fil des déménagements», a avancé M. Picard en entrevue avec Métro.

En concentrant leurs activités sur les médicaments, en gardant moins de médicaments en stock et en offrant un service d’envoi de la médication pour les maladies chroniques tous les trois mois, ce qui limite le travail effectué par les pharmaciens, Benoît Picard et Karl Desjardins prévoient faire des économies d’échelle et offrir des prix plus bas qu’ailleurs.

Les pharmaciens entrepreneurs se targuent également d’être transparents sur leurs prix. C’est que les prix des médicaments payés par des assurances privées peuvent varier grandement d’une pharmacie à une autre, en fonction des honoraires facturés par le pharmacien et de la marge de bénéfices qu’il s’octroie.

«La portion assumée par le patient peut donc être plus grande à certaines pharmacies. Des coûts plus élevés ont aussi un impact sur la prime d’assurance qui sera demandée l’année suivante», a estimé M. Picard.

Or, selon une étude sur la transparence des prix en pharmacie effectuée par le centre de recherche CIRANO en 2014, il peut être difficile pour les citoyens de comparer les prix des médicaments avant de faire leur choix. Le rapport recommandait donc, entre autres, d’obliger les pharmaciens-propriétaires à divulguer leurs prix par téléphone.

La pharmacie Picard & Desjardins a pour sa part mis un formulaire de demande de prix à la disposition des visiteurs sur son site web. «On voudrait inciter les autres pharmaciens à prendre le même chemin», a soutenu M. Desjardins.

Les associés offriront aussi l’utilisation de médicaments génériques, qui coûtent moins cher que les originaux, de façon systématique.

Sans être contre le principe de cette pharmacie, le président de l’Ordre des pharmaciens du Québec, Bertrand Bolduc, est peu enthousiasmé par les bénéfices réels qu’il peut offrir. «Vous pouvez obtenir les prix de vos médicaments en appelant dans n’importe quelle pharmacie. Vous pouvez aussi, si c’est pertinent, obtenir un service d’ordonnances aux trois mois», a-t-il souligné.

«Les pharmacies n’offrent pas juste des produits, mais tout une gamme de services professionnels. Dans plusieurs situations, il peut être nécessaire d’obtenir des médicaments en moins de 24 heures», a ajouté M. Bolduc.

De leur côté, M. Picard et M. Desjardins assurent qu’ils offriront tous les services de conseil et de suivi par téléphone. Ceux qui en auront besoin – et qui n’habitent pas trop loin – pourront se présenter en personne à leurs locaux, où les pharmaciens garderont une certaine quantité des médicaments les plus courants. Les associés reconnaissent toutefois que leur modèle conviendra probablement le mieux aux personnes ayant une situation de maladie chronique stable.

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