Les Québécois, obsédés par la météo?
C’est bien connu : les Québécois parlent tout le temps de la météo. Il fait trop chaud, trop froid, trop humide… Mais pourquoi cet intérêt particulier pour Dame Nature?
«Au Québec, mais aussi au Canada, on est obsédé par la météo», croit Diane Pacom, professeure titulaire à l’École d’études sociologiques et anthropologiques de la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa. «Mais ce n’est pas un phénomène universel.»
Selon la spécialiste, ce sujet de discussion ne revient pas aussi souvent aussi dans les pays où les conditions météorologiques sont moins problématiques, où l’hiver est moins extrême. Par exemple, on ne retrouve pas cette tendance en Floride, ou dans le sud de l’Italie. Chez nous, c’est «tricoter serré dans nos gènes de Canadiens».
«Les gens sont traumatisés par l’hiver. Même en août, les gens s’inquiètent déjà et disent que l’été a été trop court», raconte Diane en rigolant qu’elle ne trouve plus de chemises à manches courtes en cette période de l’année. «Les manteaux d’hiver ont déjà pris toute la place!»
Également, la professeure de sociologie croit que les sociétés modernes en général ont de la difficulté à accepter leur manque de contrôle sur ce phénomène naturel.
«C’est difficile pour nous d’accepter les caprices de Mère Nature. Avant, les gens vivaient mieux avec la température. L’agriculture était basée sur les saisons, quand il faisait -40, tu restais chez vous!»
Mais aujourd’hui, la réalité est bien différente : on continue à aller au boulot à 9h du matin, à -40 degrés Celsius, coûte que coûte. On essaie de «combattre la nature».
On essaie également de prévoir le temps qu’il fera en regardant des chaînes de diffusion météorologique, telle que MétéoMédia, 24h sur 24h. D’ailleurs, à l’échelle nationale, MétéoMédia (The Weather Network) est offert dans plus de 10 millions de foyers, soit 99 % des foyers branchés à la télévision par câble ou par satellite. Selon un rapport de MediaStats de 2008, la chaîne est l’une des plus regardées au pays.