Un eBay québécois désormais en ligne
Dans leur forme actuelle, les achats en ligne effectués majoritairement à l’étranger contribuent à l’affaiblissement de l’économie québécoise, déplore le chroniqueur techno François Charron, qui croit avoir trouvé une partie de la solution grâce au portail internet shoooping.ca, qu’il a lancé lundi.
Quelle est la philosophie de cette plateforme?
À la base, il y a une statistique qui me casse les jambes: les Québécois dépensent 8G$ par an pour acheter des produits sur internet. Or, trois dollars sur quatre quittent la province, car il s’agit de transactions avec des entreprises qui ne sont pas installées au Québec. En faisant affaire avec des commerçants au Québec, on favorise la création d’emplois ici et on s’assure que l’État reçoive le paiement des taxes. Ça fait 4 ans que je milite pour que les PME québécoises augmentent leur présence sur le web, aussi bien quantitativement que qualitativement, en se dotant de plateformes transactionnelles efficaces. Avec la plateforme shoooping.ca, on regroupe les 1500 marchands que mon entreprise votresite.ca a aidés à créer une boutique en ligne. Ils sont regroupés sur une seule et même plateforme afin d’augmenter leur visibilité.
Comment ça fonctionne?
Le marchand remplit un formulaire sur notre site pour enregistrer sa boutique en ligne. Ça prend 15 minutes. Il faut ensuite créer des fiches de produits avec des photos. On a aussi un OBNL, Branchons les PME, où des finissants en commerce électronique, en design, marketing etc. sont jumelés avec des commerçants et les aident gratuitement à créer leur boutique en ligne à raison de deux sessions web de deux heures. La particularité de shoooping.ca, c’est que chaque commerçant gère ses transactions, ce qui lui laisse le contrôle de ses affaires. En fait, on fonctionne un peu comme un centre commercial, en prenant 2% du chiffre d’affaires, pour les frais de plateforme et 3% pour les frais de promotion. Actuellement, on propose près de 120 000 produits. Je suis assez surpris de leur diversité et du caractère assez unique de plusieurs d’entre eux.
Quelles sont les déclinaisons possibles?
Actuellement, tous les marchands sont présentés sur la plateforme shoooping.ca, mais on va bientôt lancer des centres d’achats régionaux. Par exemple, le Centre local de développement de Rouyn-Noranda a un projet où des étudiants vont faire 20 heures d’intervention dans des PME pour configurer leur boutique en ligne et les aider à créer leurs fiches de produits. Un portail régional sera ensuite créé pour mettre en valeur les produits locaux. On va aussi fonctionner par thématique. La première sera avec Enfant Soleil. En allant sur le Centre d’achats de l’organisme, on pourra voir quels sont ses commerçants partenaires. Ces derniers s’engagent à verser une partie de chaque produit acheté à l’organisme caritatif.