L'ONU appelle à une intervention du Canada au Mali
HALIFAX — Un sous-secrétaire général de l’ONU a signalé, vendredi, que le besoin urgent d’un appui militaire canadien se faisait sentir au Mali.
À l’occasion du Forum sur la sécurité internationale à Halifax, Athul Kare a soutenu que la présence de soldats et d’hélicoptères canadiens assurerait une meilleure protection des Casques bleus déployés dans ce pays ravagé par la guerre.
À titre de sous-secrétaire général adjoint à l’appui de missions, M. Kare a pour mandat de veiller aux besoins logistiques des forces de maintien de la paix à travers le monde.
S’il reconnaît que le Canada a ses propres priorités politiques, il estime que le pays serait en mesure de venir en aide aux Nations unies dans le cadre du conflit qui déchire le pays — où elles accusent par ailleurs une pénurie d’hélicoptères polyvalents et armés.
L’ONU est intervenue au Mali en avril 2013 dans le cadre de sa mission nommée MINUSMA, après que la France et l’Union africaine eurent repoussé les rebelles islamistes qui s’étaient emparés du nord du pays.
Ces rebelles ont récemment lancé deux assauts contre un convoi de maintien de la paix des Nations unies ainsi qu’un camp militaire malien, faisant au moins trois morts.
Après sa rencontre avec les ministres canadien et britannique de la Défense, M. Kare a déclaré en entrevue que la capacité des Forces armées canadiennes à assurer des déplacements sécuritaires en escortant des convois permettrait de prévenir de telles embuscades sanglantes.
Il a ajouté que les Nations unies souhaiteraient également un soutien militaire canadien au Soudan du Sud, où elles ont déployé une force régionale.
Le ministre canadien de la Défense, Harjit Sajjan, ne s’est toujours pas engagé à effectuer une mission précise, mais il s’est récemment rendu dans ce pays de l’ouest de l’Afrique.
«Les Canadiens peuvent être fiers du rôle de premier plan que nous jouons», a-t-il lancé, précisant que le gouvernement finalisera prochainement sa stratégie en matière de défense.
Rona Ambrose, qui participe également au sommet d’Halifax, doit s’entretenir avec le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a indiqué un porte-parole de la chef conservatrice. Elle compterait l’interroger quant à l’expérience des troupes françaises et les menaces auxquelles elles ont été confrontées au Mali.
L’opposition cherchera aussi à en savoir plus sur cette mission «potentiellement dangereuse», a indiqué un porte-parole de la chef conservatrice Rona Ambrose.