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Hydro-Québec signe une entente en Europe

Maëlle Turbide, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Hydro-Québec a signé lundi une entente avec le plus grand réseau de transport d’électricité en Europe dans le but d’effectuer des acquisitions conjointes et d’ainsi concrétiser ses visées internationales.

Après une tentative ratée de mettre la main sur une participation dans le Réseau de transport d’électricité (RTE) en septembre dernier, Hydro-Québec entend désormais profiter de la connaissance du marché européen de son nouveau partenaire.

Joint à Paris par La Presse canadienne, le président-directeur général d’Hydro-Québec, Éric Martel, a précisé que si la société d’État n’a pas réussi à mettre la main sur une partie de RTE à cause de décisions politiques qui ont freiné la vente à des joueurs étrangers, l’épisode a permis «un rapprochement au niveau du leadership senior des deux organisations».

Selon M. Martel, plusieurs raisons expliquent pourquoi RTE, une division d’Électricité de France, était un partenaire stratégique de choix pour Hydro-Québec. «On avait déjà cette affinité-là, on a un ADN extrêmement commun en termes de façons de faire et des façons dont on est réglementé, et évidemment le fait qu’on parle français facilite les choses», a-t-il dit.

Selon M. Martel, ce partenariat «est une clef importante» qui pourrait permettre à la société d’État d’investir le marché européen. «Ce n’était pas impossible avant, mais c’était plus difficile pour nous, étant donné que nous ne faisons pas partie de la communauté européenne», a-t-il ajouté.

Il a précisé que les acquisitions potentielles en partenariat avec RTE ne se limitent pas nécessairement au marché européen, mais qu’Hydro-Québec n’est pas non plus lié par cette entente en ce qui concerne de futures acquisitions ailleurs dans le monde.

Cet accord avec RTE comprend également deux autres volets: un premier qui prévoit la commercialisation commune éventuelle de solutions issues de leurs programmes respectifs de recherche et développement; et un deuxième qui concerne la mise en commun de savoirs faire, notamment en matière de sécurité au travail.

«On s’aperçoit qu’on a des champs d’intérêt communs dans la recherche, sur lesquels on travaille des deux côtés de l’océan, alors on va joindre nos efforts pour essayer d’avoir une meilleure solution et aussi profiter l’un de l’autre des connaissances qu’on a et accélérer peut-être certains développements», a-t-il soutenu.

RTE gère un réseau de transport d’électricité de 110 000 kilomètres, le plus gros en Europe. «Ils ont le plus gros réseau en Europe et, nous, on a le plus gros réseau en Amérique du Nord», a fait valoir M. Martel, ajoutant que les deux collaborent régulièrement depuis environ 50 ans.

«On est quand même deux joueurs assez costauds, je dirais, qui unissent leurs forces et notre intention dans ce partenariat est de formaliser des choses qu’on fait déjà, en termes d’innovation technologique», a-t-il précisé.

«On fait beaucoup de recherche et développement à Hydro-Québec. La technologie a toujours été au coeur de ce qu’on a fait et ça nous a toujours distingués sur la scène internationale», a ajouté M. Martel.

Les acquisitions figurent parmi les principaux éléments du plan d’action stratégique 2016-2020 de la société d’État, qui mise sur l’international pour stimuler ses revenus.

En septembre dernier, lorsque Hydro-Québec avait tenté, en vain, de mettre la main sur une participation dans RTE, M. Martel avait déclaré que si un joueur international avait été retenu pour la transaction, «c’est clair que ça aurait été Hydro-Québec».

À l’époque, 49 pour cent de RTE avait été mis en vente par son propriétaire Électricité de France (EDF), dont 24,5 pour cent qui devait être cédé à des actifs étrangers. Finalement, tout ce qui était à vendre avait été acquis par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) — une institution publique française —, des raisons politiques ayant apparemment motivé la décision de ne rien vendre à l’international.

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