Le vice-chef d'état-major relevé de ses fonctions
OTTAWA — Le numéro deux de l’état-major militaire canadien a été temporairement relevé de ses fonctions, mais on ignore pour quels motifs.
Le vice-chef d’état-major de la Défense, Mark Norman, qui compte 30 ans de service, a été temporairement écarté de son poste par son patron, le général Jonathan Vance, a-t-on appris lundi. Le général Vance a transmis vendredi dernier une lettre laconique aux militaires, mais aucune explication n’a été donnée publiquement.
Citant une source anonyme, le quotidien «The Globe and Mail» écrivait lundi que la décision découlait d’une enquête portant sur une présumée fuite «de documents extrêmement secrets».
Au bureau du chef d’état-major, on se refusait à tout commentaire «pour l’instant», a indiqué le lieutenant-colonel Jason Proulx, porte-parole du général Vance. Le ministre de la Défense nationale, Harjit Sajjan, a été aussi laconique, tout en apportant son soutien entier au chef d’état-major.
La Police militaire soutient qu’elle n’est absolument pas impliquée dans cette affaire. À la Gendarmerie royale du Canada, on refuse de préciser si le vice-chef d’état-major fait l’objet d’une enquête — la police fédérale ne confirme généralement pas ce genre d’information.
Il a été impossible lundi de joindre M. Norman, qui avait été nommé à ce poste névralgique en juin dernier. Il était jusque-là chef d’état-major de la Marine et commandant de la Marine royale canadienne. C’est le vice-amiral Ron Lloyd qui assurera l’intérim; il avait remplacé Mark Norman comme chef d’état-major de la Marine en juin.
Le porte-parole conservateur en matière de défense, James Bezan, réclame des explications. «Il s’agit d’une situation sans précédent et les militaires ne fournissent aucun détail. Évidemment, les précautions d’usage doivent être prises pour assurer la sécurité nationale et protéger les renseignements personnels. Mais les Canadiens méritent d’être informés lorsqu’une décision de cette ampleur est prise.»
Le vice-chef d’état-major de la Défense est en quelque sorte le «commandant en second» pour les trois armes. Il dirige notamment la bureaucratie des Forces armées et aide le gouvernement à planifier ses opérations et ses investissements.