Les libéraux souffrent du «sentiment de méfiance», soutient Trudeau
FREDERICTON — Justin Trudeau soutient que son gouvernement doit affronter un «fort sentiment de méfiance» populaire, hérité du précédent gouvernement conservateur, face aux consultations sur les oléoducs et la protection de l’environnement.
Lors d’une étape de sa tournée pancanadienne, mardi à Fredericton, le premier ministre a été interrogé par un citoyen sur le projet d’oléoduc Énergie Est. Évoquant le cynisme et le scepticisme de la population, M. Trudeau a soutenu que son gouvernement avait amélioré le mécanisme d’approbation des nouveaux oléoducs, afin de donner plus de parole aux citoyens et aux scientifiques. Le gouvernement joue alors le rôle d’«arbitre» plutôt que celui de «meneur de claques», a estimé le premier ministre dans cette séance de discussion ouverte.
Le même citoyen, qui dit appartenir au Conseil des Canadiens, s’est aussi attiré des applaudissements lorsqu’il a estimé que l’opposition et les médias devraient cesser d’embêter le premier ministre sur ses vacances des Fêtes chez l’Aga Khan aux Bahamas.
Les participants à Fredericton mardi matin, plutôt favorables au premier ministre libéral, étaient moins nombreux que les milliers venus lundi soir dans un aréna de la région de Halifax. Les citoyens lui ont parlé mardi de réforme électorale et de la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, notamment. Une dame lui a demandé si son gouvernement allait se débarrasser du nouveau système de paie Phénix mis en place dans la fonction publique. M. Trudeau mise plutôt sur sa réparation.
En conférence de presse, par la suite, le premier ministre a réaffirmé le soutien du Canada à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), une alliance militaire qualifiée d’obsolète par le président américain désigné Donald Trump. Mais M. Trudeau n’a pas voulu préciser s’il serait prêt à augmenter les budgets militaires du Canada afin d’atteindre les cibles de l’OTAN pour chacun de ses membres. Il a simplement rappelé l’engagement du Canada en Lettonie, sur le flanc ouest de la Russie.
Le Canada pourrait devoir augmenter sa contribution à l’OTAN si les États-Unis de Donald Trump décidaient de réduire la leur.
Soutien au chef d’état-major
Par ailleurs, M. Trudeau a apporté son soutien au chef d’état-major de la défense, Jonathan Vance, qui a relevé temporairement de ses fonctions son second, la semaine dernière. Mais le premier ministre, comme son ministre de la Défense nationale la veille, a refusé de commenter cette décision surprise et inexpliquée jusqu’ici. Le vice-amiral Mark Norman, ancien commandant de la Marine, a été relevé de ses fonctions de vice-chef d’état-major, un poste qu’il occupait depuis juin dernier.
«Le chef d’état-major de la Défense a pris une décision et ce gouvernement appuie le général Vance dans cette décision», a indiqué M. Trudeau aux journalistes, en refusant de commenter davantage l’affaire. Il a cependant précisé que le Canada veut se montrer rassurant face à ses alliés pour ce qui concerne la sécurité.
Citant une source anonyme, le quotidien «The Globe and Mail» écrivait lundi que la décision découlait d’une enquête portant sur une présumée fuite «de documents hautement secrets».
M. Trudeau devait faire plusieurs arrêts au Nouveau-Brunswick mardi, avant de gagner Sherbrooke en soirée.