Soutenez

Trudeau prié de condamner le décret de Trump

NDP Leader Tom Mulcair asks a question during question period in the House of Commons on Parliament Hill in Ottawa on Monday, March 6, 2017. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick Photo: Sean Kilpatrick | La Presse canadienne
Stephanie Levitz, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Une courte période avant la mise en vigueur du nouveau décret controversé sur l’immigration du président américain Donald Trump donne un certain répit aux responsables canadiens, alors qu’ils tentent de déterminer l’impact potentiel pour le Canada.

Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a affirmé que le gouvernement fédéral examinerait le décret remanié pour bien comprendre ce qui est en jeu, mais à première vue, il semble que rien ne changera dans le traitement réservé aux citoyens canadiens et aux résidants permanents.

«Bien évidemment, il s’agit d’une question détaillée comptant certaines subtilités importantes, et nous allons nous attarder à tous les détails afin de pouvoir fournir aux Canadiens une information complète sur tout ce qu’ils doivent savoir», a dit M. Goodale.

Le premier ministre Justin Trudeau a une fois de plus évité de se prononcer contre l’administration américaine de Donald Trump et sa nouvelle version de son controversé décret en matière d’immigration, malgré les multiples demandes en ce sens.

M. Trump a dévoilé lundi une nouvelle mouture de sa politique visant à interdire l’entrée en sol américain aux ressortissants de plusieurs pays majoritairement musulmans. Le décret remanié doit entrer en vigueur le 16 mars.

«Nous devons nous assurer que nous partageons de l’information et opérons sur les mêmes bases des deux côtés de la frontière», a dit M. Goodale.

L’opposition néo-démocrate à Ottawa a une fois de plus demandé à M. Trudeau de condamner cette directive et de suspendre l’entente sur les tiers-pays sûrs qui lie le Canada et les États-Unis.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, a qualifié le décret en question de «raciste» et a exhorté le premier ministre canadien à indiquer si, oui ou non, il considère les États-Unis comme un pays sûr pour les réfugiés.

«Comment le premier ministre peut-il s’abstenir de prendre position contre la politique raciste des États-Unis, alors qu’elle a de toute évidence des conséquences pour les Canadiens?», a demandé M. Mulcair à la Chambre des communes.

Justin Trudeau s’est surtout contenté de répondre que le Canada est ouvert et accueillant pour tous.

«Nous continuons à travailler très fort avec l’administration américaine pour s’assurer que notre frontière demeure un endroit où les Canadiens, les biens et les services peuvent faire un transit efficace et rapide», a aussi dit le premier ministre.

«Nous ne parlons pas de biens et de services, nous parlons d’une citoyenne canadienne, née au Canada, refoulée illégalement à la frontière américaine, et on veut un premier ministre qui sait se tenir debout», a rétorqué M. Mulcair, faisant sans doute référence à Manpreet Kooner, née au Canada de parents indiens, qui a dit avoir été refoulée à la frontière américaine.

Le controversé décret de Donald Trump, ainsi que l’entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs ont été évoqués pour expliquer le fait que de nombreuses personnes aient traversé la frontière canado-américaine au cours des dernières semaines pour demander l’asile.

L’afflux des migrants, les raisons de leur déplacement et la façon de gérer cet enjeu sont des points qui seront au coeur de la réunion du conseil des ministres, mardi.

Le cabinet aura aussi l’occasion de s’entretenir sur la question en compagnie du secrétaire américain à la Sécurité intérieure, qui sera de passage à Ottawa plus tard cette semaine.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.