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Violences sexuelles sur les campus: une loi-cadre à l’automne

Photo: Mario Beauregard/TC Media

À la sortie de la cinquième et dernière journée de consultation sur les violences sexuelles dans les cégeps et universités, hier, la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, a dit espérer présenter une loi-cadre à l’automne.

«On a un outil quand on est un parlementaire, c’est celui d’adopter des lois, a-t-elle indiqué quant au rôle que le gouvernement peut jouer dans le dossier des violences sexuelles. Tous les établissements ne sont pas égaux dans leurs mesures. On va essayer d’uniformiser les politiques.»

Si la ministre dit avoir entendu «beaucoup de bonnes idées», elle ne souhaite pas s’avancer sur les mesures qui seront mises en place par la loi. «J’ai des choses en tête, mais je ne veux pas développer tout de suite, parce qu’il va falloir évaluer la facilité à les faire», a soutenu Mme David, qui a évoqué des mesures «faciles» comme une ligne téléphonique pour «partager son malaise plutôt que de dénoncer» et des logos qui identifient les personnes à qui on peut se confier sur le campus. «On regarde aussi le financement», s’est-elle contenté de dire, en parlant des écarts de moyens entre les grandes universités et les plus petits établissements.

La façon dont les mesures de prévention, d’accompagnement et de sécurité seront mises en place, a d’ailleurs suscité des questionnements chez divers intervenants. «On a entendu de très bonnes idées, mais maintenant la question est de savoir comment on peut passer à l’action, a rappelé la directrice du Bureau d’intervention en matière de harcèlement de l’Université de Montréal, Pascale Poudrette. Il y a beaucoup d’améliorations à apporter.»

Selon Alexandre Blanchette, responsable de la campagne Ni viande, Ni objet, il ne faut pas penser qu’un cadre légal «peut tout régler». «Ce qui me préoccupe, ce sont les gens qui ne sont pas ici, a-t-il mentionné en conclusion de la journée. Beaucoup de gens ne se sentent pas concernés et c’est eux qu’il faut rejoindre.»

Hélène David a d’ailleurs rappelé qu’elle espère que les établissements travailleront de leur côté avant le dépôt du projet de loi. «N’attendez pas pour adopter de meilleures pratiques», a-t-elle insisté.

Inclure les survivantes
Bien que les survivantes de violences à caractère sexuel n’aient d’abord pas été invitées aux consultations, le collectif Québec contre les violences sexuelles considère que l’exercice a été utile. «Ç’a permis à beaucoup de gens de prendre conscience de l’ampleur du problème, mais aussi des solutions qu’on peut apporter», a expliqué Ariane Litalien, membre du collectif et elle-même survivante.

Malgré «l’ouverture de la ministre», Mme Litalien a souligné qu’il fallait souvent rappeler «que les survivants et survivantes ont un rôle à jouer dans l’élaboration des politiques». Selon le collectif Québec contre les violences sexuelles, les bureaux d’intervention doivent s’assurer d’avoir des survivantes dans leurs structures pour intervenir dans les règles de l’art.

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