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Demande d'enquête sur «l'affaire Charest»

Jean Charest Photo: Chantal Levesque/Archives Métro
Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Dix groupes environnementaux du Québec demandent à l’Office national de l’énergie (ONÉ) de déclencher une enquête sur la rencontre privée entre l’ex-premier ministre Jean Charest et les trois commissaires qui étaient chargés d’étudier le projet d’oléoduc Énergie Est.

Une manifestation est prévue mardi matin devant l’hôtel Delta à Montréal où un comité d’experts nommé par le gouvernement doit tenir deux jours de consultations publiques. Ces consultations font partie de l’exercice de modernisation de l’ONÉ promis par le gouvernement Trudeau.

«Il faut définitivement comprendre et savoir ce qui s’est passé, surtout ce qui est illégal, pour avoir une réforme utile», soutient le président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), André Bélisle.

Les commissaires Roland George, Jacques Gauthier et Lyne Mercier se sont récusés en septembre 2016 après que le National Observer eut révélé l’existence de cette rencontre qui a eu lieu en janvier 2015. Jean Charest était alors consultant pour TransCanada, le promoteur d’Énergie Est.

Depuis, le gouvernement a nommé quatre nouveaux commissaires dont trois siègent au nouveau comité d’audience sur ce projet d’oléoduc.

L’AQLPA et l’organisme Stratégies Énergétiques réclament une enquête sur cette rencontre depuis août 2016. Huit autres groupes environnementaux, dont Greenpeace, ont envoyé une lettre à l’ONÉ la semaine dernière pour appuyer cette demande. Ils réclament également la suspension de l’examen d’Énergie Est tant que l’ONÉ n’aura pas été réformé.

Selon eux, la confiance du public a été rompue et les changements apportés par l’ONÉ n’ont pas permis de la restaurer.

«Qu’est-ce qui s’est passé? Qu’est-ce qui s’est dit derrière des portes closes?», demande Patrick Bonin, de Greenpeace.

«Les gens n’ont pas confiance dans le processus actuel qui a un biais envers l’industrie pétrolière et il n’y a pas eu de changements fondamentaux depuis. On a à peu près le même système en place», ajoute-t-il.

«Sous le gouvernement Harper, on a éliminé toutes les questions les plus importantes pour les citoyens, à savoir toutes les questions reliées à l’environnement et à l’acceptabilité sociale, renchérit André Bélisle. Donc, si on continue la consultation sur Énergie Est sans tenir compte des questions de contamination de l’eau, de gaz à effet de serre ou d’acceptabilité sociale, la partie la plus importante de la consultation aura été écartée.»

L’ONÉ a annoncé le 27 janvier que les audiences sur Énergie Est reprendraient depuis le début sans spécifier de date. Elles avaient été suspendues dans la foulée de cette controverse.

Les trois commissaires chargés d’évaluer le projet d’oléoduc ont également indiqué qu’ils allaient étudier la demande d’enquête des groupes environnementaux et faire connaître leur décision à une date ultérieure.

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