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L’immigration, ça le vaut bien

L’immigration, ça fait partie de notre histoire et de notre identité. Le Québec, comme l’Amérique du Nord en général, a été bâti et a prospéré grâce à l’apport de toutes ces personnes venues d’ailleurs, des siècles durant, emplies d’ambitions, d’espoirs et de grandes aspirations. Ces gens sont venus se construire un avenir meilleur pour eux et pour leurs enfants. Plusieurs générations d’immigrants ont édifié et marqué de leur présence le Québec que nous connaissons aujourd’hui, diversifié, ouvert et tolérant. C’est notre histoire, c’est notre fierté.

De nos jours, à l’ère de la mondialisation et du numérique, la richesse d’une nation se mesure de moins en moins par ses ressources naturelles et ses moyens de production, mais bien plus par la capacité de ses ressources humaines à créer, à innover et à performer dans un monde globalisé de plus en plus concurrentiel. C’est dans ce contexte qu’il faut voir l’immigration comme un avantage compétitif au sens économique. Il s’agit d’une source renouvelable et intarissable de compétences innovatrices et d’énergies créatrices. Ces immigrants qui, pour différentes raisons, laissent tout derrière eux et viennent ici pour recommencer leur vie, ils s’investissent profondément dans ce périple, ils sont fortement résolus et déterminés, ils sont là pour changer leur vie, pour réussir, pour faire mieux, pour être mieux…

Nous nous devons de saisir et de canaliser cet afflux constant d’énergie positive. Nous y avons tout à gagner, collectivement. Nous ne devons pas laisser nos immigrants s’échouer sur les rivages de l’indifférence. Nous devons les accompagner et les aider à s’intégrer rapidement dans leur société d’accueil, par la maîtrise de la langue française bien évidement, par le travail bien sûr, par le logement, par la culture, par l’école et l’université…

Contrairement à ce qu’en pensent certains, l’immigration se doit d’être considérée comme un avantage concurrentiel dans un monde globalisé. Aider les nouveaux arrivants à s’intégrer à la société québécoise n’est pas une simple dépense, mais est un investissement dans notre avenir collectif.

La semaine dernière, la ministre de l’Immigration du Québec, Kathleen Weil, a annoncé la bonification de l’aide financière aux nouveaux arrivants qui suivent des cours de francisation à temps plein. Ils auront droit à partir du mois d’août à une allocation de 140$ par semaine, une augmentation de 25$ pour les travailleurs qualifiés et les réfugiés, et de 110$ pour ceux issus d’une procédure de regroupement familial.

Voilà un pas dans la bonne direction.

Bien sûr, comme chaque fois qu’une nouvelle évoque l’immigration et les immigrants, il s’en trouve certains pour crier au complot et à la supercherie. Tel ce célèbre chroniqueur: «Faut payer les immigrants pour qu’ils apprennent notre langue, maintenant. Ben coudonc. C’est comme payer des gens pour qu’ils soient tes amis.» Non monsieur, nous ne les payons pas, nous investissons en eux. Parce qu’avec un français maîtrisé, ils trouveront un bon emploi, à la hauteur de leurs compétences, et qu’ils finiront par nous payer bien plus en retour avec leurs taxes et leurs impôts. Non, nous ne payons pas les gens pour devenir nos amis, ils sont déjà nos amis, nous les payons parce qu’ils et elles le valent vraiment.

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