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En grève, les ingénieurs manifestent

Photo: Mario Beauregard/Métro
Lia Lévesque, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Quelque 300 ingénieurs à l’emploi du gouvernement du Québec, en grève, ont manifesté sur l’heure du midi au centre-ville de Montréal, jeudi, alors que Québec laisse planer la menace d’une autre loi spéciale pour forcer leur retour au travail.

La convention collective des membres de l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ) est échue depuis le 31 mars 2015, soit depuis plus de deux ans, mais ce n’est que récemment qu’ils ont lancé un mouvement de débrayage.

La plupart d’entre eux travaillent au ministère des Transports ou au ministère du Développement durable et de l’Environnement.

Au cours d’une entrevue au départ de la manifestation, le président du syndicat, Marc-André Martin, a dit ne pas comprendre pourquoi le gouvernement laisse «déjà» planer l’ombre d’une loi spéciale, «une semaine et un jour» après le début de leur grève.

«On ne comprend pas qu’à ce stade-ci, il nous menace déjà d’une loi spéciale. Si on avait vraiment une place importante dans l’appareil de l’État, comment ça se fait qu’on gagne seulement 7000 $ de plus qu’une bibliothécaire au gouvernement?», s’est-il exclamé.

«Comment ça se fait qu’un ingénieur du gouvernement gagne un salaire moyen de 74 400 $ alors qu’un technicien chez Hydro-Québec a un salaire moyen de 82 000 $ ? Comment ça se fait qu’un technicien chez Hydro-Québec gagne plus cher qu’un ingénieur du gouvernement? Par souci d’équité, il va falloir qu’il l’explique celle-là», a lancé M. Martin.

Le président du Conseil du trésor, Pierre Moreau, a déjà indiqué qu’il devait se montrer équitable et respecter le cadre déjà établi par le gouvernement pour les autres employés de l’État, qui avaient conclu une entente avec lui.

L’entente qui avait été conclue avec le front commun intersyndical prévoyait le versement d’un montant forfaitaire de 500 $ équivalant à environ 1 pour cent en 2015, puis des augmentations de 1,5 pour cent en 2016, de 1,75 pour cent en 2017 et de 2 pour cent en 2018.

Pour la dernière année de la convention collective, Québec doit verser un autre montant forfaitaire d’environ 250 $, soit environ 0,5 pour cent, auquel il faut ajouter en moyenne 2,4 pour cent pour les paiements de relativité salariale.

Les ingénieurs du gouvernement, qu’on n’a pas vus souvent faire la grève et manifester, dans leur histoire, ont attiré bien des regards, puisqu’ils étaient 300, vêtus de dossards orange fluorescents, marchant au milieu de rues du centre-ville de Montréal.

Un groupe d’ouvriers de la construction, qui mangeaient leur lunch au moment où la manifestation est passée devant eux, et qui viennent d’être forcés de rentrer au travail par une loi spéciale, après sept jours de grève, leur criaient: «lâchez pas; lâchez pas!».

D’ailleurs, des policiers qui encadraient la marche des ingénieurs portaient souvent eux aussi leur autocollant «libre négo», puisqu’eux aussi n’ont pas réussi encore à renouveler leur convention collective avec la Ville de Montréal.

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