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Passagers coincés: Ottawa vante sa future «charte des voyageurs»

Un avion de la compagnie Air Transat
Un avion de la compagnie Air Transat Photo: Archives Métro

TORONTO — La secrétaire parlementaire du ministre fédéral des Transports soutient qu’Air Transat n’est pas tenue de verser des indemnités aux passagers qui ont dû passer près de six heures dans un appareil cloué au sol à Ottawa, lundi. Mais le projet de loi à l’étude aux Communes changera la donne, promet Karen McCrimmon.

Le projet de loi C-49, qui devrait être adopté quelque part en 2018, donnerait selon elle des outils aux consommateurs pour tenir les transporteurs responsables de mauvais traitements subis. À cause de cette «charte des voyageurs» — ou grâce à elle —, les transporteurs auront tout avantage à éviter ce genre de mésaventures, a indiqué Mme McCrimmon, en entrevue mercredi.

Les 336 passagers d’un appareil d’Air Transat en provenance de Bruxelles et à destination de Montréal ont dû demeurer dans l’avion pendant près de six heures, lundi soir, sur une piste de l’aéroport international d’Ottawa. De violents orages à Montréal avaient obligé le commandant de l’Airbus A330 à dérouter l’appareil vers Ottawa. Les passagers de l’appareil, privés d’eau et de climatisation à un certain moment, se sont finalement résolus à composer le 9-1-1 pour obtenir de l’aide de l’extérieur.

Air Transat a rejeté le blâme sur l’administration aéroportuaire d’Ottawa, qui s’est défendue de tout laxisme dans cette mésaventure.

«Actuellement, les passagers ne peuvent que porter plainte au transporteur, qui n’a aucune obligation légale de les rembourser ou de leur offrir un crédit», soutient la secrétaire parlementaire du ministre Marc Garneau. Or, le projet de loi garantirait aux passagers un accès aux besoins essentiels comme l’eau, la climatisation et les toilettes, estime Mme McCrimmon.

La future «charte des voyageurs» du gouvernement canadien établirait aussi des règles pour accommoder les passagers qui seraient victimes de surréservation. Les voyageurs seraient par ailleurs protégés contre l’éviction sommaire d’un appareil, comme l’a vécu de façon brutale un passager de United Airlines, aux États-Unis, en avril.

Mais le grand défenseur des passagers aériens Gabor Lukacs estime que le projet de loi fédéral ne va pas assez loin. Il rappelle que l’Office des transports du Canada, qui reçoit actuellement les plaintes des consommateurs, est trop complaisant avec les transporteurs aériens, qu’il devrait pourtant discipliner. M. Lukacs recommande même aux consommateurs qui se croient lésés de se tourner vers la cour des petites créances plutôt que de perdre leur temps à l’Office des transports.

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