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Le PQ veut déchirer l’entente avec les médecins omnipraticiens

Paul Chiasson / La Presse Canadienne Photo: Paul Chiasson | La Presse canadienne

SAINT-EUSTACHE, Qc — Un gouvernement du Parti québécois déchirerait l’entente de principe sur la rémunération qui vient d’être convenue avec les médecins omnipraticiens.

Jean-François Lisée entend demander un «mandat fort» à l’électorat en 2018, «avoir un moment de vérité avec les médecins», pour geler leurs honoraires.

«Nous allons leur dire (aux médecins): la population a parlé, rasseyons-nous, rouvrons ces contrats», a-t-il déclaré, en conférence de presse à Saint-Eustache mercredi pour présenter ses propositions en matière de santé.

Il estime que l’immense majorité des Québécois et «énormément de médecins» savent que les 500 millions $ qui devaient initialement être prévus en augmentations, avant même le résultat des négociations, devraient servir à autre chose.

M. Lisée a fait valoir que le gouvernement Couillard lui-même reconnaissait que le rattrapage de la rémunération des médecins québécois avec leurs confrères canadiens était réalisé.

Un gouvernement péquiste fixerait une «norme québécoise» pour la rémunération des médecins, qui serait en deçà de la moyenne canadienne, mais M. Lisée n’a pas voulu préciser l’ampleur de l’écart, en arguant plutôt que cela serait discuté.

Sans contrat de travail depuis avril 2015, la Fédération des médecins omnipraticiens (FMOQ) a convenu d’une entente avec le gouvernement Couillard la semaine dernière.

Les détails du document restent actuellement confidentiels. La FMOQ effectuera d’abord une tournée de ses membres pour ensuite soumettre l’entente de rémunération au vote, du 20 au 27 septembre.

Plusieurs points étaient en litige. Il y avait notamment l’enjeu de la réduction de l’écart de rémunération entre les omnipraticiens et leurs collègues spécialistes.

La rémunération moyenne actuelle d’un omnipraticien avoisine les 250 000 $, tandis qu’un spécialiste gagne en moyenne plus de 400 000 $ par an.

Propositions du PQ
Jean-François Lisée s’est engagé à ce que les économies réalisées dans le gel des enveloppes des médecins soient réinvesties dans les services de santé, notamment pour donner un deuxième bain hebdomadaire aux résidents dans les Centres de soins et d’hébergement de longue durée (CHSLD).

En outre, le PQ propose de revoir le partage des compétences entre professionnels de la santé pour «casser le moule», comme l’a dit la porte-parole péquiste en matière de santé, Diane Lamarre, au côté de son chef.

En d’autres mots, on veut donner plus d’autonomie notamment à des infirmières, audiologistes, ergothérapeutes, travailleurs sociaux, physiothérapeutes, pharmaciens, optométristes, leur permettre de poser des actes médicaux qui sont réservés à des médecins actuellement.

Ainsi, le PQ mise en partie là-dessus pour désengorger les services de première ligne, en plus d’étendre le modèle partout au Québec des cliniques sans médecins où exercent des superinfirmières.

«Il faut que ce soit garanti qu’à proximité de chaque citoyen, quelqu’un puisse répondre à ses questions en personne tous les jours, tous les soirs de la fin de semaine également», a dit M. Lisée.

Il a indiqué que son parti fera connaître d’autres solutions de son programme en santé d’ici à la campagne électorale de 2018.

Réactions de Gaétan Barrette
Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a promptement réagi aux propositions de l’opposition officielle.

En point de presse à Québec, M. Barrette a défendu le bilan de son gouvernement et a accusé les partis d’opposition d’être déjà en campagne électorale.

«Les oppositions sont en campagne électorale et ont commencé à avancer des choses qui sont soit obscures, soit fausses.»

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