NPD: Mulcair ne convainc pas Singh
OTTAWA — Quoi qu’en pense Thomas Mulcair, un de ses aspirants successeurs maintient qu’il n’est pas nécessaire de siéger aux Communes pour diriger le Nouveau Parti démocratique (NPD).
Jagmeet Singh, qui est député provincial ontarien, est le seul des quatre candidats à ne pas siéger à Ottawa.
En point de presse mercredi matin, alors qu’il annonçait un nouvel appui parmi les députés néo-démocrates, M. Singh a cité le cas de Jack Layton, qui n’était pas non plus élu à Ottawa lorsqu’il est devenu leader de son parti.
«Il a travaillé très fort au pays pour savoir les enjeux, pour présenter nos propositions. Je vais faire la même chose», a offert M. Singh en réponse aux conseils de M. Mulcair.
Alors, «non», Thomas Mulcair qui, lundi et mardi, a parlé de l’importance de la présence en chambre pour un chef, ne lui a pas fait changer d’avis. «Je suis ouvert à écouter des conseils sur cette décision. Et s’il y a une opportunité, une occasion, qui a du sens, je suis ouvert», a cependant promis M. Singh.
Le candidat Singh est considéré comme favori dans cette course. Les militants ont commencé à voter lundi. Il est impossible de prédire si le nouveau leader sera connu dès le premier tour, dont les résultats seront annoncés le 1er octobre.
Mercredi matin, le député Nathan Cullen a annoncé son appui à M. Singh, portant ainsi à 11 le nombre de députés fédéraux dans le camp de M. Singh.
Huit autres députés appuient Guy Caron, cinq se sont rangés derrière Niki Ashton et deux autres sont dans le camp de Charlie Angus.
Encore à la défense de sa foi affichée
Le favori dans la course néo-démocrate maintient que son turban, son kirpan et sa foi sikhe bien affichée ne l’empêcheront pas de recueillir des appuis au Québec.
«Je crois fermement en la séparation entre la religion et l’État», a-t-il dit encore une fois.
Jagmeet Singh répète ce discours depuis que certains militants, dont le député Pierre Nantel, se préoccupent à voix haute de la réception qu’il recevrait au Québec s’il était élu chef.
Mercredi matin, M. Singh brandissait ses origines rurales pour se rapprocher du Québec.
«Je comprends que les villes urbaines, ce n’est pas seulement ça, le Québec. Le Québec, c’est aussi les régions et je vais envoyer un message pour les régions: moi, je suis quelqu’un qui vient d’une famille de fermiers, depuis des générations. Donc, dans mon coeur, je comprends les enjeux des fermiers», a-t-il déclaré.
Et à ceux qui rappellent qu’il lutte pour le droit de ne pas porter de casque à moto, M. Singh a répondu que ça n’avait rien à voir avec sa foi sikhe.
«Ce n’est pas une question de séparation (entre la religion et l’État), c’est une question de droits de la personne. (…) Aussi, je pense qu’on a besoin d’avoir une similarité entre les régions. Maintenant, il y a une exception qui existe en Colombie-Britannique, aussi au Manitoba. Donc, il faut aussi avoir des lois qui sont comparables par rapport aux chartes, par rapport aux droits de la personne,» a-t-il plaidé.