Le NPD s'apprête à désigner son nouveau chef
OTTAWA — La quête d’un nouveau chef pour le Nouveau parti démocratique pourrait venir à terme dimanche. Les militants de la formation fédérale se réuniront à Toronto pour le dévoilement des résultats de la première ronde du vote.
L’un des quatre candidats — l’élu provincial de l’Ontario Jagmeet Singh, le député fédéral ontarien Charlie Angus, la députée fédérale manitobaine Niki Ashton et le député fédéral québécois Guy Caron — devra récolter plus de la moitié des voix pour l’emporter à ce premier tour.
Sinon, l’aspirant chef ayant obtenu le moins d’appuis quittera la course et le suspense se prolongera pour une autre semaine, avant l’annonce des résultats de la deuxième ronde, le 8 juin, à Montréal.
Dans un cas comme dans l’autre, la transition à la tête du parti s’imposait depuis longtemps.
Au cours des deux dernières années, le NPD a suscité très peu d’intérêt à Ottawa, selon Kathleen Monk, l’ancienne directrice des communications du défunt Jack Layton, qui avait permis au parti de s’élever au rang d’opposition officielle en 2011.
Un nouveau chef permettra à la formation de faire table rase et d’insuffler un nouveau dynamisme à sa base électorale et à son personnel, croit Mme Monk.
Aux yeux de plusieurs, les longs adieux de Tom Mulcair, qui avait succédé à Jack Layton après son décès, en 2012, n’ont pas facilité les choses.
Malgré les piteux résultats du NPD au scrutin de 2015, M. Mulcair a choisi de demeurer à la tête de la formation d’ici l’élection de son successeur, même si le congrès lui avait retiré sa confiance au printemps suivant.
Le chef sortant affirme qu’il ne pourra pas être présent dimanche en raison d’un engagement préalalable au Parlement.
La course pour le remplacer oppose principalement Jagmeet Singh à Charlie Angus, selon Kathleen Monk, qui s’appuie sur leur financement, la taille de leur équipe et le nombre de membres qui se sont déjà prononcés par la poste.
Il s’agit de l’éternel combat entre âge et expérience.
Charlie Angus, 54 ans, est un nom connu des loyalistes néo-démocrates, tandis que Jagmeet Singh, 38 ans, représente une aile plus jeune du parti, mais manque d’expérience sur la scène fédérale.
Peu importe qui sortira victorieux, il est grand temps que la formation cesse de panser ses plaies et tâche de présenter un front uni en vue de la campagne électorale de 2019, signale l’ancien directeur national du NPD Karl Bélanger.
«Je pense qu’il y a beaucoup de gens qui sont encore ébranlés et qui sont toujours en train de débattre les raisons derrière la défaite de 2015», a-t-il observé.
«Le prochain leader doit s’assurer que le parti puisse aller de l’avant uni, a-t-il ajouté. Il y a du travail à faire pour soigner les blessures de la course à la direction, qui a été très longue.»
L’ex-députée et ex-candidate à la chefferie, Peggy Nash, estime que la passation du flambeau représente l’occasion parfaite de se tourner vers les autres défis auxquels le parti est confronté — souvent de nature financière.
Selon Élections Canada, le NPD est criblé d’une dette de 5,5 millions $ et il peine à amasser des fonds.
«Tissez serré les équipes qui ont appuyé différents candidats, conseille Mme Nash. Sortez et construisez le parti et rétablissez notre voix en tant que la voix légitime des Canadiens progressistes.»
Plus de 124 000 membres pourront élire un nouveau chef par vote préférentiel, soit en classant les candidats selon leur ordre de préférence. Les membres qui votent en ligne pourront ajuster cet ordre entre chaque ronde.