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Approche différente pour inclure tous les élèves

Lia Lévesque, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — L’école qui saura inclure tous les enfants, qu’ils aient des difficultés d’apprentissage ou soient issus de l’immigration, a besoin de plus de ressources, certes, mais elle a aussi besoin d’une approche collective pour répondre aux besoins particuliers des élèves.

C’est ce que plaide le Conseil supérieur de l’éducation dans un avis qu’il a dévoilé mardi, intitulé «Pour une école riche de tous ses élèves — S’adapter à la diversité des élèves, de la maternelle à la 5e année du secondaire».

Il faudra certes plus de ressources pour que l’école puisse mener à bien sa mission d’intégrer tous les élèves, particulièrement ceux qui sont handicapés ou ont des difficultés d’apprentissage, a convenu au cours d’une entrevue Lucie Bouchard, secrétaire générale et présidente par intérim du Conseil supérieur de l’éducation.

Mais l’argent ne suffira pas si l’école garde une approche trop «médicalisée», centrée sur les «problèmes» de l’enfant.

Différentes approches

Le Conseil plaide plutôt pour une approche collective qui permet de combler plusieurs défis individuels des élèves.

Mme Bouchard explique ainsi la différence: l’approche individualisée, que plusieurs utilisent à l’heure actuelle, suppose que pour un cours de lecture, un enseignant donnera le même roman à tous les élèves, mais il demandera à l’éditeur de fournir un exemplaire avec de gros caractères, par exemple, pour un élève malvoyant.

Avec l’approche collective, l’enseignant donnera à lire aux élèves le même roman, mais numérisé. Cette version serait «interrogeable» pour permettre à l’étudiant malvoyant de grossir les caractères et pour permettre à l’élève dyslexique d’en faire la synthèse vocale.

La solution est donc collective, mais «adaptable», afin de permettre de répondre de façon inclusive aux élèves ayant des besoins particuliers.

«Pourtant les élèves sont très différents. Mais c’est une seule et même stratégie d’enseignement qui va permettre de faire progresser les élèves. Il y a autant de recettes qu’il y a de milieux», commente Mme Bouchard.

Des ressources

Mais la question des ressources supplémentaires demeure. «Les ressources, c’est un des éléments», admet-elle.

«Au ministre (de l’Éducation Sébastien Proulx), ce qu’on recommande, c’est qu’à court terme, il importe de soutenir les milieux qui se sont mis en marche vers une éducation plus inclusive, par exemple en offrant un programme pluriannuel pour soutenir ces initiatives-là. Présentement, elles le font avec des ressources limitées et avec la marge de manoeuvre dont elles peuvent disposer au niveau de l’organisation scolaire», souligne Mme Bouchard.

Réaction de la CSQ

La Centrale des syndicats du Québec, qui représente les deux tiers des enseignants du primaire et du secondaire, ainsi que des milliers de professionnels de l’éducation et d’employés de soutien dans ce milieu, trouve le concept louable. «Nous ne pouvons qu’être en accord avec le grand principe» de l’école inclusive, a admis sa présidente, Louise Chabot.

Toutefois, «des ressources additionnelles doivent être fournies pour être en mesure de répondre réellement à la diversité des besoins des élèves», a plaidé l’organisation syndicale.

La CSQ suggère également de «briser le cycle de l’école à plusieurs vitesses qui nuit à la mixité sociale et scolaire».

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