Les conditions des travailleurs agricoles immigrants dénoncées
Bon an mal an, plusieurs milliers de Latino-Américains sont embauchés temporairement afin de travailler dans le milieu agricole. Bien que mal rémunérés, ils accomplissement deux à trois fois plus de besogne que les travailleurs québécois.
Dimanche, plusieurs d’entre eux étaient réunis à l’Oratoire Saint-Joseph afin de participer à la messe annuelle organisée par la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère (FERME). Certains en ont profité pour critiquer les conditions de travail de ces travailleurs étrangers.
Noé Arteaga, un ex-travailleur agricole temporaire originaire du Guatemala, est en quelque sorte devenu leur porte-parole. Il a perdu son emploi «injustement» et son dossier est devant la Commission des normes du travail. Le Guatemaltèque aurait été congédié pour avoir participé à un arrêt de travail, qui avait été déclenché afin de dénoncer qu’un collègue ait été privé de soins médicaux adéquats.
«Tous les travailleurs connaissent leurs droits, mais personne n’ose se plaindre car on a tous des familles à nourrir», blâme M. Arteaga.
Annie Lapalme, bénévole à l’Alliance des travailleurs agricoles, est d’avis que les travailleurs étrangers reposent sont sur un siège éjectable. «Ce sont des gens qui travaillent très fort, souvent jusqu’à 80 heures par semaines. Ils accomplissent beaucoup plus de travail que les Québécois, qui ne veulent rien savoir d’emplois si exigeants et mal rémunérés. Ici, il n’est même pas question de rémunération. Un travailleur étranger n’a pas le droit de se plaindre et doit toujours mettre les bouchées doubles. S’il revendique des soins de santé ou s’il ne fournit pas assez, il sera renvoyé chez lui. Ou il ne sera tout simplement pas rappelé l’année suivante», expose-t-elle.
Selon Noé Arteaga, les réformes apportées par Ottawa avec le projet de loi C-38 donneront encore plus de latitude aux entreprises pour congédier et faire déporter les travailleurs migrants.