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Peu d’interaction sur les réseaux sociaux pendant la campagne

À la base, les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter ont été conçus afin de favoriser une interaction entre les gens. En cette campagne électorale, les différents partis politiques et candidats en font toutefois une toute autre utilisation.

Sur la plateforme Twitter, les messages publiés sont habituellement des annonces de parti du genre «Notre parti donnera 200$ aux familles les plus démunies».

Jean-François Dumas, de la firme Influence Communication, explique que l’utilisation des réseaux sociaux a deux objectifs: contourner le filtre médiatique afin de s’adresser directement à ses militants et la population, ainsi qu’augmenter sa visibilité dans les médias d’information.

Les débats et les échanges d’idées sont toutefois très rares. Sur Facebook par exemple, la plupart des partis suppriment les commentaires négatifs et les points qui vont à l’encontre de leur ligne de parti.

Stratège-conseil chez Octane Stratégies, Marc Desjardins croit que les entreprises et les organisations censurant les commentaires d’internautes font fausse route.

«La transparence est devenue une vertu très profonde. En 2012, je suis convaincu qu’une entreprise qui a le courage de répondre de façon positive aux différents commentaires marque des points. Pour les gens, la transparence est devenue signe d’honnêteté», soutient M. Desjardins.

«Le seul parti qui semble avoir compris le fonctionnement des réseaux sociaux est Québec solidaire. Celui-ci favorise les échanges, peu importe si l’opinion des intervenants est différente. Les autres partis, aussi important soient-ils, n’ont pas saisi l’esprit du web 2.0, qui est l’interactivité», renchérit M. Desjardins.

Sur Twitter, le politicien de l’heure est probablement François Legault. Le chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ) compte 16 500 abonnés et publie plusieurs dizaines de messages par jour. Annonces du parti et critiques des adversaires sont diffusées sur son compte.

Des remarques comme «La CAQ est le seul parti qui va nous débarrasser de la corruption» sont toutefois vaines et ne devraient pas permettre à M. Legault d’aller chercher des votes supplémentaires.

«François Legault, comme bien d’autres candidats, pourrait faire une meilleure utilisation des réseaux sociaux. Je ne dis pas qu’il prend les gens pour des imbéciles [avec ce genre de message], mais il n’a clairement pas compris quel est l’auditoire et à quoi sert Twitter. Il s’agit d’un réseau social qui n’est pas utilisé par la masse, mais par les personnes influentes et les leaders d’opinion. Ceux-ci sont généralement plus éduqués et mieux informés que la moyenne», explique M. Desjardins.

Depuis le début de la campagne électorale, les médias ont tellement parlé du phénomène des réseaux sociaux que plusieurs sujets importants ont été oubliés.

«Les médias ont accordé davantage d’espace et de temps aux réseaux sociaux qu’aux thèmes de la santé, de la famille, de la pauvreté, de l’immigration et de l’environnement. C’est inquiétant, mais ça démontre le buzz qu’il y a actuellement autour de ça. Utilisés comme c’est le cas actuellement, les réseaux sociaux comme Twitter sont des outils parfaits pour attaquer ses adversaires et s’adresser à ses militants, mais pour les débats d’idées, on repassera», analyse Jean-François Dumas.

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