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L'acier et l'ALÉNA sont deux dossiers distincts

Mia Rabson, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Alors que les États-Unis tentent de mettre de la pression sur les négociations de l’Accord de libre-échange nord-américain, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, maintient que le Canada ne se laissera pas intimider ou bousculer par les Américains.

Chrystia Freeland termine une semaine intense qui a démarré par la septième ronde de négociations de l’ALÉNA où peu de progrès ont été réalisés en vue d’une entente. La semaine s’est heureusement bien terminée, le Canada et le Mexique ayant être exemptés des nouveaux tarifs douaniers américains sur les importations d’acier et d’aluminium.

La menace de tarifs douaniers sur l’acier a été perçue par plusieurs personnes comme une tentative de l’administration Trump de mettre de la pression sur le Canada et le Mexique pour ratifier rapidement l’ALÉNA en acceptant les exigences américaines et en abandonnant leurs propres demandes.

Une étude sur les conséquences de l’application des tarifs douaniers sur l’acier a été ouverte afin d’évaluer les impacts potentiels des importations sur la sécurité nationale des États-Unis.

Chrystia Freeland a qualifié d’absurde le fait de considérer l’acier canadien comme une menace à la sécurité nationale des États-Unis.

Elle a ajouté qu’«en ce qui concerne le Canada, il n’y a absolument aucun lien» entre les arguments de sécurité nationale cités pour les tarifs douaniers sur l’acier et l’ALÉNA.

«Ce sont deux voies séparées et dans la négociation sur l’ALÉNA, le Canada ne fera l’objet d’aucune forme de pression, a-t-elle insisté. Cet épisode n’a pas modifié notre position de négociation sur l’ALÉNA.»

Ces déclarations font écho à celles du ministre de l’Économie du Mexique, Ildefonso Guajardo, qui a affirmé la semaine dernière ne voir aucun lien entre les tarifs sur l’acier et les discussions sur l’ALÉNA.

Chrystia Freeland souligne que le décret présidentiel qui impose les tarifs douaniers ne trace pas de lien non plus avec l’ALÉNA. Un détail significatif, selon elle.

Le décret parle plutôt d’une économie intégrée entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, d’un engagement solidaire envers la sécurité nationale et d’une volonté de lutter contre la surproduction d’acier dans le monde.

Toutefois, le président Donald Trump a précisément mentionné l’ALÉNA en conférence de presse, le 8 mars.

«On négocie l’ALÉNA en ce moment même et nous allons suspendre les tarifs pour ces deux pays pour voir si l’on est capable de s’entendre ou non sur l’ALÉNA», a-t-il déclaré. Il a ajouté que la sécurité nationale représentait un élément important de la négociation et que si une entente est conclue, l’acier fera partie de l’accord.

Les discussions pour renégocier l’ALÉNA ont débuté il y a sept mois et les États-Unis semblent commencer à s’impatienter d’en venir à une entente. Les élections fédérales au Mexique prévues le 1er juillet et les élections du Congrès américain prévues à l’automne ajoutent à cette pression. Les mouvements à l’intérieur des gouvernements pourraient avoir un impact sur la capacité d’obtenir un accord et de le ratifier.

Au terme de la septième ronde de négociations, le représentant du commerce des États-Unis, Robert Lighthizer, a dit viser un accord d’ici quatre à six semaines. Le Canada et le Mexique ont affirmé être prêts à accélérer les discussions, mais pas au détriment d’une entente favorable à tout le monde.

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