Air India: Singh dénonce les auteurs de l'attentat
OTTAWA — Le chef du Nouveau Parti démocratique Jagmeet Singh dit accepter les conclusions de l’enquête canadienne sur l’attentat contre un avion d’Air India qui avait coûté la vie à plus de 300 personnes au large des côtes écossaises en 1985. Il condamne du même souffle tous ceux qui ont participé à cet acte terroriste.
Cela inclut Talwinder Singh Parmar, que l’enquête canadienne identifie comme étant celui qui a orchestré l’attentat. Dans une chronique publiée jeudi dans le Globe and Mail, Jagmeet Singh a tenté d’expliquer les raisons pour lesquelles il n’avait pas encore condamné Parmar et ceux qui le considèrent comme un héros.
Le chef néo-démocrate écrit que même si aucune condamnation n’a résulté de l’enquête canadienne, celle-ci avait identifié un homme nommé Talwinder Singh Parmar comme étant le cerveau derrière l’attentat. Il dit accepter cette conclusion et condamne tous les responsables.
Il rappelle que certains membres de la communauté sikhe n’avaient pas accepté les conclusions officielles de l’événement. S’il dit comprendre leur peine, il préfère adopter une stratégie différente. Son but: tenter de donner un forum à toutes les opinions afin que tous puissent avancer ensemble vers la paix et la réconciliation.
Jagmeet Singh souligne qu’il a condamné le terrorisme toutes les fois qu’on le lui a demandé de le faire et qu’il continuera à le faire.
Cette chronique paraît alors que la controverse entourant les liens entre M. Singh et les indépendantistes sikhs a refait surface.
Le chef du Nouveau Parti démocratique a participé en 2016 à un séminaire d’indépendantistes sikhs au cours duquel un militant a soutenu que la violence peut parfois aider la cause souverainiste.
Une vidéo, d’abord publiée sur YouTube par la Fédération nationale sikhe du Royaume-Uni, a fait surface au Canada jeudi. Elle a été tournée en 2016 lors d’un événement consacré à l’indépendance du peuple sikh en Inde. Dans cette vidéo de quatre minutes, on voit M. Singh discuter de souveraineté, sans toutefois l’appuyer.
Lors du même événement, Shamsher Singh, partisan notoire de la cause souverainiste sikhe, évoque deux doctrines de l’identité sikhe: l’une appuie le recours à la violence comme forme légitime de résistance et de survie, et l’autre adhère plutôt à la conformité, à l’assimilation et à la servilité politique face au pouvoir indien.
Pendant cette allocution, M. Singh est assis, tête baissée, semblant consulter son téléphone intelligent.
Le chef du NPD avait défendu mercredi sa présence en 2015 à un rassemblement pour l’indépendance du peuple sikh, en Californie. Ce rassemblement de San Francisco est présenté comme une commémoration annuelle de l’invasion meurtrière par l’armée indienne, en 1984, du Temple d’or d’Amritsar, au Pendjab, où s’étaient réfugiés des indépendantistes. Certains voient dans cette commémoration une marque de soutien envers le mouvement séparatiste sikh.
Dans une déclaration publiée sur le portail web du parti, mercredi, M. Singh a expliqué qu’il était là-bas à titre de militant pour les droits de la personne, et il dit «condamner tous les actes de terrorisme partout dans le monde, peu importe qui les commet et qui en sont les victimes».