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Référendum sur l’avortement: des Irlando-Canadiens en liesse

Montreal, Canada - 19 March 2017: a spectator wearing clover shaped head boppers is looking at St. Patrick's parade Photo: Getty Images/iStockphoto
Morgan Lowrie, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Ce n’est pas la distance de quelque 7000 km qui aurait empêché Michelle Sweeney de se rendre à Dublin pour voter vendredi lors du référendum historique portant sur le droit à l’avortement.

La résidante de Vancouver a payé plus de 1500 $ pour ce voyage de trois jours vers son pays natal. À l’instar de plus de 66 pour cent de l’électorat, elle a voté pour le retrait de l’amendement constitutionnel qui interdisait pratiquement l’avortement dans ce petit pays européen.

Âgée de 25 ans, Mme Sweeney avait milité pour qu’un tel référendum ait lieu avant de quitter l’Irlande pour venir s’installer au Canada, il y a 18 mois.

«Cela en a valu la peine. Cela en aurait voulu la peine uniquement pour assister à cet événement», a-t-elle dit alors qu’elle s’apprêtait à embarquer dans l’avion qui la ramenait en Colombie-Britannique.

«Les Irlandaises n’ont jamais été traitées comme des citoyennes à part entière. Dorénavant, nous avons obtenu notre autonomie physique et nous pouvons faire nos propres choix», a-t-elle ajouté.

Mme Sweeney n’a pas été la seule expatriée à revenir en Irlande pour participer au référendum.

Pour plusieurs, il s’agissait d’un voyage symbolique en raison du nombre d’Irlandaises qui ont dû se rendre en Grande-Bretagne pour obtenir un avortement.

Plusieurs ont partagé leur itinéraire sur internet. D’autres ont affiché des photos prises avec d’autres électrices dans les aéroports. Un certain nombre portait un chandail avec l’inscription «Repeal» (révoquer l’amendement), qui est devenu le symbole de la campagne référendaire.

«Il y avait tant de solidarité, a évoqué Mme Sweeney. C’était l’Irlande dont on m’avait parlé, mais que je n’avais encore jamais vue.»

D’autres Irlando-Canadiennes n’ont pu franchir l’Atlantique, mais elles ont néanmoins trouvé des façons de participer au processus.

Fiona O’Brien, qui a déménagé à Toronto, il y a cinq ans, a suivi la campagne en communiquant avec sa mère, à Dublin, par l’entremise de Skype. Elle se réjouissait grandement des résultats.

Selon elle, ce vote marque la fin d’une période sombre de l’histoire de l’Irlande au cours de laquelle les femmes devaient risquer une peine d’emprisonnement ou se rendre à l’étranger pour mettre un terme à une grossesse.

«Les femmes se rendaient en Angleterre, seules et terrifiées, pour se faire avorter sans suivi médical, a-t-elle raconté dans un courriel. C’était vraiment un sombre secret à cause de la Loi et à cause de la honte qu’on pouvait ressentir.»

Mme O’Brien a toutefois contribué à un fonds pour aider d’autres Canadiens à se rendre dans leur pays d’origine.

Des groupes comme «les expatriés pour le Oui» ont fourni «un soutien logistique incroyable» à ceux qui n’avaient pas les moyens de se payer des billets pour se rendre voter en Irlande.

«C’est incroyable de voir comment les Irlandais, tant ceux résidant encore au pays et ceux installés à l’étranger, se sont rassemblés afin de parvenir à ce résultat.

Dublin estime que plus de 100 000 Irlandais se sont expatriés vers le Canada depuis 2008.

 

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