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Vaste rafle d'Interpol contre des braconniers

In this photo taken in May 2018 in Ecuador and provided by Interpol on Wednesday, June 20, 2018, Ecuadorian police officers inspect a bird of prey. International police agency Interpol said a giant operation against illegal trade in wildlife and timber resulted in millions of dollars-worth of seizures and the identification of 1,400 suspects across the world. (Interpol via AP) Photo: The Associated Press
Caroline St-Pierre, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Des milliers d’animaux vivants, des tonnes de viande et d’ivoire de même que des plantes protégées ont été saisis au cours du mois de mai dans le cadre d’une vaste opération mondiale contre le commerce illégal de la faune et du bois à laquelle le Canada a participé.

Environnement et changements climatiques Canada rapporte notamment qu’un individu a été intercepté dans la région d’Harrington Harbour, en Basse-Côte-Nord, alors qu’il collectait des oeufs d’oiseaux de mer, une pratique qui est illégale depuis 1917.

«Nos agents ont fait une saisie de 73 oeufs», explique Sheldon Jordan, directeur général de l’application de la loi sur la faune à Environnement et changements climatiques Canada et ancien président du groupe de travail d’Interpol sur les crimes concernant les espèces sauvages.

Selon M. Jordan, la collecte d’oeufs provoque des dommages écologiques particuliers, puisque les gens qui s’adonnent à cette pratique passent une ou deux journées à briser tous les oeufs trouvés afin de provoquer une ovulation chez les oiseaux et ainsi avoir des oeufs frais.

«Donc en fait, les dommages (représentent) deux fois ce qui est ramassé», note-t-il.

La saisie s’inscrivait dans le cadre de l’opération Thunderstorm, une enquête d’un mois menée par l’agence de police internationale Interpol.

Le gouvernement affirme que des agents fédéraux et provinciaux ont mené des activités d’inspection de transports d’animaux vivants, de vérification de plaintes concernant la destruction de l’habitat et d’espèces sauvages, et de contrôle des chasseurs et des pêcheurs à la ligne. Ils ont aussi participé à des opérations éclair pour intercepter des passages aux frontières.

M. Jordan rapporte que 150 oies des neiges ayant été chassées illégalement ont été saisies dans les Prairies par les agents frontaliers américains et qu’au moins un serpent dangereux a été saisi au Québec.

Les autorités canadiennes ont également intercepté un conteneur qui cachait 18 tonnes de chair d’anguille européenne en provenance d’Asie. L’anguille saisie appartiendrait à une espèce en voie de disparition et dont l’exportation a été interdite par l’Union européenne en 2010.

«On a saisi au Canada plein d’autres objets, comme des cuirs provenant de reptiles et des objets fabriqués à partir de parties d’animaux, un peu partout au pays», souligne M. Jordan, qui précise qu’environ 700 agents fédéraux et provinciaux du Québec, de l’Ontario et de l’Île-du-Prince-Édouard ont participé à l’opération.

1400 suspects à travers le monde

L’enquête a permis d’identifier quelque 1400 suspects à travers le monde, selon Interpol, qui affirme avoir notamment arrêté des agents de bord qui transportaient des tortues dans leurs bagages et un chasseur qui affichait ses trophées illégaux sur les médias sociaux.

Au Canada, aucune arrestation n’a encore été faite, selon Sheldon Jordan, qui explique qu’une enquête doit d’abord être complétée avant le dépôt d’accusations.

«Je ne peux pas parler des enquêtes pendant qu’elles sont (en cours), mais je peux dire qu’on s’attend à voir des accusations qui vont sortir dans les mois à venir, concernant des infractions qu’on a constatées pendant l’opération Thunderstorm.»

L’enquête s’est déroulée du 1er au 31 mai, de sorte qu’elle représente la criminalité contre la faune et le commerce illégal des espèces protégées observée pendant un mois seulement, ce qui inquiète le directeur général de l’application de la loi sur la faune .

«Imaginons donc ce qui se passe le reste de l’année. C’est ça qui est inquiétant et pour notre environnement et pour l’économie, parce qu’il y a plein de communautés, plein de gens, surtout en milieu éloigné, en milieu rural, qui dépendent vraiment d’une utilisation durable des ressources».

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