Québec annonce un plan contre les déversements illégaux de sols contaminés
QUÉBEC — Le gouvernement du Québec dit mettre en oeuvre un plan d’action pour lutter contre les déversements illégaux de sols contaminés, un problème soulevé dans les médias ces derniers mois.
La ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Isabelle Melançon, a fait état du plan, mercredi, par communiqué, «visant à mieux prévenir et sanctionner les infractions environnementales».
Le ministère augmente dès maintenant de 50 pour cent par année le nombre d’inspections réalisées dans le cadre de programmes de contrôle spécifiques aux sols contaminés. Cela doit permettre d’accroître la surveillance et de détecter davantage d’activités illégales dans le domaine des sols contaminés, a-t-on fait valoir.
Des enquêtes de «La Presse» ces derniers mois ont mis au jour des déversements sauvages de sols contaminés dans la nature. Elles ont en outre fait état de pollueurs jamais accusés malgré des années d’enquête, de l’infiltration de chantiers par d’anciens associés des Hells Angels et de terres agricoles entachées, notamment à Sainte-Sophie dans les Laurentides.
Le plan d’action annoncé mercredi par Québec prévoit un partenariat entre la Sûreté du Québec (SQ) et le ministère, un programme d’inspection renforcé et une «réglementation plus coercitive».
Ultimement, la ministre compte exiger, par règlement, le recours à un système de traçabilité qui permettra de suivre tous les mouvements de sols, dans le cadre de contrats publics ou privés, a-t-elle indiqué.
«Aussitôt que j’ai été sensibilisée à la problématique de « disposition illégale » de sols contaminés, j’ai pris action, dès décembre dernier, en soulevant l’importance de l’implantation d’un système de traçabilité pour cette industrie. L’annonce d’aujourd’hui s’inscrit dans la continuité des efforts consentis pour contrer ce fléau», a fait valoir Mme Melançon.
«La Presse» citait plus tôt ce mois-ci des chiffres obtenus grâce à une demande d’accès à l’information indiquant que le nombre annuel d’inspections sur le terrain par le ministère de l’Environnement a diminué de 23 pour cent entre 2011-2012 et 2017-2018. Ces inspections touchent le respect de différentes règles environnementales, y compris sur la gestion des sols contaminés.