Soutenez

Plusieurs candidats de la communauté LGBTQ+

Photo: Getty Images/iStockphoto
Vicky Fragasso-Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Signe de l’évolution des moeurs, au moins 22 membres de la communauté LGBTQ+ se présentent aux élections québécoises sous la bannière des quatre principaux partis politiques, ce qui démontre selon le Conseil québécois LGBT que la cause a fait beaucoup de chemin depuis quelques années. Et même s’ils ne seront pas tous élus, cela augure bien pour l’avenir, estime Marie-Pier Boisvert, directrice générale de l’organisation.

«Je suis assez contente de voir qu’en 2018, les candidats n’ont pas peur d’affirmer qu’ils sont LGBT et que c’est quelque chose qui est su autant par leur parti que par leur circonscription», fait valoir Mme Boisvert en entrevue.

La Presse canadienne a pu confirmer auprès des quatre partis qu’ils présentaient ensemble au moins 22 membres de la communauté LGBTQ+ (qui regroupe entre autres les lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres et queer).

Ces candidats proviennent de toutes les régions du Québec, et des quatre principaux partis, bien qu’ils soient davantage représentés chez Québec solidaire (13 sur 22).

Le Parti libéral du Québec (PLQ) présente notamment le candidat Louis Charron, tandis que la Coalition avenir Québec (CAQ) a dans ses rangs Youri Chassin, qui sont tous deux issus de la communauté LGBTQ+. De son côté, le Parti québécois présente entre autres la candidate transgenre Michelle Blanc.

Chez Québec solidaire, on retrouve une diversité de candidats de la communauté, dont Hélène Dubé, une personne non binaire — soit qui ne s’associe pas à un genre traditionnel.

«Ce sont vraiment des enjeux qui transcendent la partisanerie», constate Mme Boisvert.

Dans l’air du temps

La politologue de l’Université d’Ottawa Manon Tremblay croit que cette explosion de candidatures est dans «l’air du temps».

«Depuis un certain nombre d’années, les problématiques LGBTQ occupent quand même la scène publique. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de « LGBTQphobie », qu’il y a pas des milieux où il n’y en a pas», a-t-elle indiqué en entrevue.

«Mais je pense qu’il y a un accès de ces problématiques-là, il y a une légitimisation de ces problématiques-là.»

Par le passé, c’est le Parti québécois (PQ) qui avait traditionnellement attiré plus de candidats de ces communautés, a fait remarquer Mme Tremblay. Claude Charron, André Boisclair et plus récemment Agnès Maltais font partie du lot.

Maurice Richard, un ancien député de Nicolet-Bécancour, a été le seul élu libéral de la communauté, selon la spécialiste.

«Ça ne veut pas dire que le parti (libéral) est fermé aux problématiques LGBTQ», indique Mme Tremblay, qui souligne que les choses ont changé depuis quelques années.

Marie-Pier Boisvert croit que le Québec est actuellement en «moment de transition», car tous ces candidats ne seront sans doute pas élus.

«Dans les prochaines années, dans les élections, on risque d’en avoir encore davantage et de voir davantage d’élus dans tous les paliers gouvernementaux», a-t-elle soutenu.

À la dissolution de l’Assemblée nationale, avant les élections, trois députés sortants étaient ouvertement gais: Manon Massé (QS), Agnès Maltais (PQ) et Sylvain Gaudreault (PQ).

«Une responsabilité»

En entrevue, deux candidats de Québec solidaire ont expliqué qu’ils avaient choisi de s’afficher ouvertement «par responsabilité».

«C’est de la responsabilité des personnes publiques, qui font partie de la communauté LGBTQ+, de se déclarer membres de cette communauté-là afin de rendre ça moins problématique, de montrer que dans la vie, ce n’est pas un modèle de citoyen, ou même un modèle de famille, qui existe», a expliqué la candidate Céline Pereira.

«On a tout à gagner en étant authentique et en ne dépeignant pas un portrait de nous qui n’est pas vrai», a renchéri son collègue, Philippe Jetten-Vigeant.

Mme Pereira avoue qu’elle n’a pas pris cette décision «en sautant de joie», parce qu’elle craignait d’être cantonnée dans ce sujet.

«Ça ne m’enchante pas non plus, parce que j’ai pas envie d’être mise dans la case LGBTQ et qu’on me fasse parler juste de ça. Mais je veux rester conséquente avec ce que je pense», a-t-elle soutenu.

Candidats issus de la communauté LGBTQ+ (confirmés par La Presse canadienne):

Québec solidaire (13):

— Nicolas Chatel-Launay (Jacques-Cartier)

— Simon Charron (Sainte-Rose)

— Valérie Delage (Trois-Rivières)

— Hélène Dubé (Rousseau)

— Élisabeth Germain (Charlesbourg)

— Philippe Jetten-Vigeant (Iberville)

— Carol-Ann Kack (Rimouski)

— William Lepage (Blainville)

— Manon Massé (Sainte-Marie–Saint-Jacques)

— Céline Pereira (Pointes-aux-Trembles)

— Marie Josèphe Pigeon (Saint-Laurent)

— Benoit Racette (Saint-Henri–Sainte-Anne)

— Simon Tremblay-Pepin (Nelligan)

Parti libéral du Québec (4):

— Louis Charron (Sainte-Marie–Saint-Jacques)

— Alexandre Duguay (Jonquière)

— Julien Provencher-Proulx (Hochelaga-Maisonneuve)

— Florent Tanlet (Taschereau)

Parti québécois (3):

— Michelle Blanc (Mercier)

— Jennifer Drouin (Sainte-Marie–Saint-Jacques)

— Sylvain Gaudreault (Jonquière)

Coalition avenir Québec (2):

— Youri Chassin (Saint-Jérôme)

— Chantal Rouleau (Pointe-aux-Trembles)

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.