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Interdiction de vol: Ottawa propose un système informatique unique

Photo: Archives Métro
Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le gouvernement fédéral espère cesser de confondre de présumés terroristes avec des bambins dans les aéroports canadiens en créant un seul système informatique pour gérer la liste d’interdiction de vol.

Cette tâche revient pour l’instant aux quelque 120 transporteurs aériens présents dans les aéroports canadiens, qui en consultation avec Transport Canada, devaient contrôler l’identité des passagers sur la liste. Le programme vise à refuser l’embarquement à toute personne qui présente une menace immédiate.

«C’est un système qui a été mal conçu dès le départ lorsqu’il a été mis sur pied il y a 10 ans», a affirmé mercredi le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale.

Les voyageurs, qui pourraient se retrouver sur la liste parce que leur nom est similaire à celui d’un présumé terroriste, pourront obtenir un numéro du gouvernement fédéral. En fournissant ce numéro à l’achat de leur billet d’avion, leur identité pourrait être vérifiée au préalable et ils éviteraient ainsi d’être bloqués une fois rendus à l’aéroport. Un système semblable existe déjà aux États-Unis.

Le ministère de la Sécurité publique espère que ces changements seront apportés le plus rapidement possible, mais s’est gardé de fournir un échéancier précis. Le gouvernement fédéral a prévu 81,4 millions $ sur cinq ans pour régler ce problème.

Ces nouvelles mesures dépendent de deux projets de loi maintenant débattus par le Sénat, soit C-59 sur la sécurité nationale et C-21 qui permettrait à l’Agence des services frontaliers de recueillir des renseignements sur les Canadiens qui ont quitté le pays.

«Nous avons besoin de ces législations le plus rapidement possible», a indiqué le ministre Goodale.

Le gouvernement lancera également une consultation sur les changements réglementaires qui toucheront les transporteurs aériens, une fois que C-59 aura obtenu la sanction royale.

«C’est un problème qui perdure depuis trop longtemps», a déploré le député néo-démocrate Matthew Dubé.

Il estime que le gouvernement aurait pu prendre certaines mesures accélérées en attendant pour éviter un casse-tête aux parents d’enfants touchés par cette liste, comme de leur attribuer un numéro permanent dès maintenant pour éviter qu’ils ne soient identifiés comme une menace à la sécurité.

«Au minimum, on devrait s’assurer qu’un enfant de trois ans puisse au moins se déplacer avec ses parents pour des vacances en famille ou quelque chose du genre, sans se faire arrêter et traiter comme un terroriste potentiel», a ajouté le député.

Des parents excédés ont créé le groupe #EnfantsInterditsDeVol il y a quelques années pour revendiquer ces changements. Ils ont même rencontré le premier ministre Justin Trudeau en août.

Le ministère de la Sécurité publique n’a pas été en mesure de donner le nombre d’enfants sans reproches touchés par le programme de protection des passagers. En tout, 100 000 Canadiens de tous âges seraient touchés, selon le groupe.

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