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Santé mentale: l’ACSM tient son congrès à Montréal

Environ 45 % des jeunes hébergés par le CJM-IU sont atteints de troubles de santé mentale ou en donnent l’impression, d’après une étude réalisée en 2007. Photo: Métro

MONTRÉAL — L’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) soulignera son centenaire à l’occasion de son congrès annuel, cette semaine, à Montréal.

L’événement sera coorganisé avec sa division québécoise — une occasion de célébrer les nombreux «pionniers» de la province, indique sa directrice générale.

Geneviève Fecteau n’hésite pas à parler de ce congrès en termes plutôt festifs.

«La santé mentale, c’est un sujet qui est positif. C’est ce à quoi on tend, fait-elle valoir. Je pense qu’il faut la voir comme un aspect important de notre vie, comme faisant partie de notre santé globale, en brisant tous les tabous.»

Sur son site web, l’ACSM martèle que les interventions en santé mentale devraient répondre à bien plus qu’aux besoins urgents, au même titre que l’on n’attend pas «au stade 4 avant de traiter un cancer».

Pendant ce congrès qui s’étirera de lundi à mercredi, l’ACSM se remémorera son histoire tout en abordant des enjeux bien ancrés dans l’actualité, affirme Mme Fecteau.

Il y sera notamment question de la décriminalisation des drogues destinées à un usage personnel, une idée à laquelle adhère l’Association.

Pour Geneviève Fecteau, il s’agit avant tout d’une question de santé publique et les autorités ne devraient pas l’aborder avec une approche répressive.

«On veut que cette question soit de plus en plus considérée dans les décisions des gouvernements», soutient-elle à l’approche d’une campagne électorale fédérale où cet enjeu ne manquera pas de ressurgir.

Les néo-démocrates prônent la décriminalisation de la possession de drogue tout en augmentant les ressources financières allouées pour le traitement de la toxicomanie, tandis que le gouvernement libéral de Justin Trudeau a dit ne pas envisager de décriminaliser d’autres substances que le cannabis. Les conservateurs s’y opposeraient sans doute, comme ils l’ont fait pour la légalisation du cannabis.

En sa troisième et dernière journée, le congrès s’intéressera par ailleurs à l’impact du milieu sur la santé mentale, un thème choisi par la division québécoise de l’ACSM.

«Oui, il faut prendre soin de soi-même, faire des bons choix et aller chercher l’aide dont on a besoin, mais aussi prendre conscience que ce n’est pas toujours la responsabilité d’un individu, relève Mme Fecteau. Pour nous, c’est important de souligner l’impact de l’environnement social, politique, économique, même médiatique.»

Fondée à Toronto par le docteur Clarence Hincks et l’Américain Clifford Beers, notamment par souci pour les soldats revenus traumatisés de la guerre, l’ACSM se présente comme l’un des plus anciens organismes de bienfaisance au Canada.

Son congrès réunira entre autres des professionnels de la santé, des chercheurs, des intervenants de première ligne, des personnes vivant ou ayant vécu avec des problèmes de santé mentale et des politiciens tels que la ministre fédérale de la Santé, Ginette Petitpas Taylor.

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