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Une enquête sur le travail policier est demandée

MONTRÉAL – Plus d’une cinquantaine d’organisations ayant à leur tête la Ligue des droits et libertés ainsi que les trois grandes associations étudiantes réclament à nouveau une commission publique d’enquête indépendante sur les opérations policières durant la grève étudiante.

Le regroupement estime que la grève a donné lieu, selon son expression, à l’une «des plus grandes vagues de répression policière de l’histoire du Québec» pour laquelle les policiers n’ont, jusqu’ici, pas eu de comptes à rendre.

«On a besoin que cesse l’impunité policière», a affirmé mardi la coordonnatrice de la Ligue des droits et libertés, Nicole Filion.

«C’est ce qui nous a marqué le plus dans le cadre des événements qui sont survenus au printemps dernier. C’est toujours ce qui nous marque le plus, même aussi dans les cas où un policier blesse ou abat une personne», a-t-elle ajouté.

Les organisations espèrent que le gouvernement péquiste de Pauline Marois, dont des membres ont réclamé une telle enquête lorsqu’ils étaient dans l’opposition, donnera suite à cette demande maintenant qu’ils sont au pouvoir.

«Mme Marois avait elle aussi dû répondre de son port du carré rouge, a rappelé Mme Filion. On pense qu’elle va avoir une sensibilité aux appels qui lui sont faits aujourd’hui de la part des gens qui ont effectivement payé pour avoir porté le carré rouge.»

Nicole Filion a également rappelé que l’un de ces députés péquistes, Bertrand St-Arnaud, avait même fait part de son intention de réclamer une enquête indépendante, du moins sur l’émeute de Victoriaville. Or, celui-ci est aujourd’hui ministre de la Justice.

Le regroupement _ qui comprend aussi des syndicats, dont plusieurs représentent des enseignants, ainsi que des groupes communautaires _ affirme qu’il est inadmissible que des citoyens ne puissent manifester sans crainte en 2012.

«On veut s’assurer que les gens puissent continuer à manifester à l’avenir, qu’ils puissent manifester en confiance et en sécurité en ayant la certitude qu’ils peuvent s’exprimer dans un Québec où l’on respecte leurs droits et leur liberté d’expression», a lancé la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Éliane Laberge.

Les organisations font valoir que les manifestations étudiantes se sont soldées par plusieurs blessures graves, des arrestations arbitraires, des conditions de détention et de libération inacceptables, autant d’atteintes à des droits pourtant reconnus dans les chartes.

Les objectifs d’une telle enquête publique sont, notamment, de mettre un terme à l’impunité policière, de faire la lumière sur le rôle joué par les politiciens en lien avec les violations des droits de la personne et de permettre aux victimes de ces violations de droits d’obtenir réparation.

Ultimement, les organisations souhaitent la création d’une instance civile indépendante de surveillance des opérations policières.

Le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, s’est dit surpris de cette sortie, expliquant qu’il avait indiqué à maintes reprises récemment qu’il avait bien reçu la demande et qu’elle était à l’étude.

Il n’a d’ailleurs pas fermé la porte à la tenue d’une telle enquête mais s’est toutefois montré très prudent dans sa réponse.

«J’évalue cette demande qui m’a été adressée il y a de cela quelques semaines. Je l’évalue à sa juste valeur, mais j’ai également comme responsabilité, comme ministre de la Sécurité publique, de préserver le processus qui est déjà en cours en termes de déontologie policière.»

M. Bergeron a promis une réponse «prochainement», sans préciser de date.

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